Les festivités pour clôturer la 15e édition des Journées théâtrales de Carthage ont commencé tôt dans l'après-midi. Vers 16h00, sur les marches du Théâtre de la ville de Tunis, on a sorti le « grand jeu», celui qu'on sort à chaque fois que nous avons quelque chose à fêter : marionnettes géantes, animation de rue et troupe des arts populaires... et, pourtant, cette 15e édition, la première depuis la révolution, se voulait révolutionnaire, transgressive et innovante ! Un petit retour sur la semaine écoulée qui était, par ailleurs, intense en rencontres et en retrouvailles autour d'un grand nombre de représentations, surtout tunisiennes, mais, dommage, la qualité n'était pas toujours au rendez-vous. Pour satisfaire tout le monde, il y avait de tout, du théâtre sous toutes ses formes : amateur et professionnel, pour adultes et pour enfants. Il s'est donné à voir à Tunis et dans les régions... hommages, animations et colloques... le menu habituel, avec un soupçon de populisme. Les gens du métier l'ont pourtant dit, « les JTC sont un festival d'envergure internationale : la sélection doit être mûrement réfléchie». Malgré certains mécontents et les éternels insatisfaits, les JTC, cette grande fête du théâtre arabe et africain, avec une ouverture sur le monde, a tout de même réussi à insuffler un sentiment d'optimisme, en poussant les gens à quitter leur divan devant la télé et à aller au théâtre... Si l'on en juge du moins par les bousculades que nous avons remarquées devant les salles de spectacles. Ce rendez-vous était aussi une occasion pour les théâtreux tunisiens de sortir leurs nouvelles créations et le public, privé pendant une année et plus de manifestations artistiques, a pu assister à plus d'une première, dont celle du théâtre Phou, du Théâtre de la terre et de celles des centres d'art dramatique... Et, bien qu'elle soit en retard, cette 15e édition a pris le temps de se caler sur le calendrier, comme pour saluer le 1er anniversaire de la Révolution tunisienne. Vers 20 heures, public et participants sont déjà installés dans la Bonbonnière. La pression et le stress que nous avions ressentis à chaque clôture de festival n'y sont pas ! Pour les JTC post-révolution, il n'y a plus de compétition, tout le monde en sort gagnant. Nous y reviendrons !