• Restructuration totale en vue • Les jeunes et les nouveaux militants seront sollicités Réuni sur toute la journée du dimanche, au Mechtel, à Tunis, le Conseil national du Forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakatol) a conclu à la nécessité d'une restructuration totale pour affronter les nouveaux défis et corriger les défaillances. Celles-ci ayant été identifiées plus spécialement au niveau de la communication et des finances, deux commissions seront mises sur pied à ces deux niveaux dans le cadre du nouvel organigramme qui sera soumis, dans deux semaines, à une nouvelle session du conseil national. Le conseil a également retenu le principe des cooptations consensuelles devant étoffer les structures et des élections à divers niveaux. Le résultat attendu étant un rajeunissement spectaculaire et l'accès massif des militants ayant rejoint le parti après le 14 janvier 2011, aux instances dirigeantes nationales, régionales et locales. De 60 membres, le conseil national, qui s'est retrouvé à 35, va probablement passer dans 15 jours à 155 membres. Probablement, parce que si la démarche a été, hier, accueillie avec beaucoup d'enthousiasme, les propositions, discutées dans les détails, ont donné l'occasion d'enregistrer un nombre important de remarques lors d'un débat qui a vu pratiquement tous les présents s'exprimer, et qui ne sera tranché que dans 15 jours. Dans une atmosphère de liesse démocratique, les cadres et les représentants des fédérations et des sections ont regretté la campagne médiatique relative aux démissions, tout en revenant sur les raisons de l'insatisfaction exprimée par certains membres d'Ettakatol. Et nombreux ont été les orateurs qui ont diagnostiqué un déficit de communication interne. Tous les intervenants ont contesté le chiffre de 172 démissions, l'estimant seulement à «quelques-unes». Sachant que les représentants de la fédération de Tunis et de celle de Ben Arous ont vivement nié les retraits massifs rapportés par M. Taïeb Laâguili et ses amis. Un argument est revenu dans la bouche des membres du Conseil national : «Les démissionnaires ont indiqué dans leur lettre leur numéro de carte d'identité, or cela ne permet pas de vérifier s'ils sont vraiment membres d'Ettakatol». Mais tous ont appelé à une relance du dialogue à l'intérieur du parti et en direction des citoyens et des intellectuels. M. Mustapha Ben Jaâfar a pour sa part encouragé les militants à poursuivre l'expérience exaltante que vit le pays avec l'active participation d'Ettakatol. Il a, au même moment, déclaré intacte toute son estime pour ceux des membres qui se voient mieux dans une autre formation, exprimant que c'est là la loi du pluralisme politique et de la démocratie. Le Conseil national s'est terminé sur une idée bien assimilée par tous les militants présents : «Notre action n'est pas idéale, mais il faut aller de l'avant». Les faiblesses: un parti qui n'a pas de permanents, mais que des bénévoles, qui manque de moyens et qui doit booster sa communication et son positionnement dans le paysage politique. Une absence remarquée : celle de M. Khemaïs Ksila. L'intéressé, il est vrai, accidenté en convalescence, affirme n'avoir pas été invité. Sa présence aurait sans doute donné du mordant aux débats.