• «L'U E est déterminée à construire un partenariat privilégié avec la population tunisienne», souligne le président du conseil européen M. Hamadi Jebali, Premier ministre du gouvernement provisoire, a clairement déclaré aux premiers responsables européens, lors de sa visite d'un jour à Bruxelles, que l'objectif «du premier gouvernement légitime de la Tunisie est de réussir la transition démocratique pour l'édification d'un Etat de droit» et «l'avènement d'un Etat démocratique pour la première fois en Tunisie et dans le Monde arabe». Rencontrant successivement, hier, les présidents du Parlement et du Conseil européens, il a lancé, dans une conférence de presse au Parlement européen, un appel à l'Union européenne (UE) et à la communauté internationale pour participer à la réussite de l'expérience tunisienne. L'objectif de sa visite à Bruxelles à la tête d'une forte délégation ministérielle était de «présenter une Tunisie nouvelle, démocratique, plurielle et ouverte, bien ancrée dans son espace stratégique européen. Un pays qui entend être un partenaire de l'Europe». Le chef du gouvernement a indiqué attendre de l'Union européenne «appui et compréhension», un soutien rapide à la solution des problèmes économiques, notamment celui du chômage. Il a plaidé, aussi, pour une avancée réelle de la coopération avec l'Europe en vue d'appuyer le processus de transition en Tunisie, pays qui se trouve face à un défi majeur, à savoir «comment réussir sa révolution?». Engagement au respect des acquis de la femme et des droits de l'Homme Le gouvernement tunisien veillera au «respect des libertés, à la préservation des acquis de la femme, à la garantie des droits de l'Homme, à l'ouverture économique, à la défense et au respect du culte et à l'approfondissement des acquis sociaux», tel est le message lancé par le chef du gouvernement à l'Europe avec laquelle il entend bâtir «un espace de paix, de progrès et de démocratie». Pour les responsables européens, le respect des droits de l'Homme et de la femme en Tunisie est revenu comme un leitmotiv, lors des déclarations à la presse. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a souligné la volonté de l'Europe d'accompagner la Tunisie dans son processus de transition démocratique, lequel doit être lié à l'amélioration des conditions de vie et du bien-être des Tunisiens et à la promotion de l'emploi. Il devait relever la nécessité d'un soutien pratique de l'Europe à la Tunisie, dans les domaines économiques (agriculture, infrastructure) mais, aussi, dans le processus technique de la démocratisation. Pour cela, il faut, selon lui, rassurer les Européens sur le parti islamique qui gouverne en Tunisie. Interrogé sur la restitution des biens de la famille «Ben Ali» en Europe, il a convenu, sans donner plus de précisions, «que ces fonds appartiennent au peuple tunisien» et qu'il «fallait se mobiliser pour leur restitution». De son côté, M.Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, a qualifié les relations avec la Tunisie de «partenariat d'égal à égal», tout en mettant en avant la volonté de l'UE de « construire un partenariat privilégié avec la population tunisienne». «L'UE entend impliquer les acteurs de la société civile dans son dialogue avec la Tunisie et va apporter son soutien au processus démocratique dans le pays pour atteindre un Etat de droit, respectueux des droits de l'Homme et de l'égalité homme-femme». «La Tunisie qui se présente comme un modèle de changement dans la région, a-t-il dit, a fait un grand pas vers la démocratie. Il faut maintenant envoyer un message rassurant pour stimuler les investissements étrangers». «L'UE offre à la Tunisie la perspective de l'intégration progressive au marché européen mais les opportunités de développement de la coopération s'inscrivent surtout dans une intégration économique entre les pays du Sud», a-t-il conclu.