Mordu de la nature, amoureux de voyage et de vadrouille depuis sa petite enfance, comme l'a déjà affirmé, Arafat Ben Marzou, jeune Tunisien de 30 ans, ingénieur en biologie, a bien voulu se lancer dans une expérience de globe-trotteur qui pourrait l'amener de la Tunisie jusqu'aux pays du Soleil-levant. C'est à partir d'aujourd'hui que ce jeune vadrouilleur pliera bagage à destination de la Chine, parcourant, ainsi, tout le continent asiatique au moyen de son vélo tout chemin (VTC), sur des milliers de kilomètres dans un périple de dix mois ou presque. L'annonce fut, ainsi, surprenante. Mais l'initiative singulière suscite curiosité et appréciation. Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue, hier, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), à Tunis, M. Ben Marzou a tout révélé pour communiquer à l'assistance les raisons d'une telle aventure. A l'en croire, l'idée de randonnée à bicyclette tire ses origines d'un esprit purement écologique défendant une noble cause environnementale qui consiste à détourner les regards vers la sensibilité des différentes zones humides à travers le monde, lesquels milieux aquatiques sont d'ailleurs classés comme «aires protégées» dans la convention Ramsar. «Cela relève d'un rêve qui me caresse depuis toujours, suscitant chez moi un énorme plaisir de découvrir l'ineffable beauté de la nature», indique-t-il. «Et comme je n'ai pas assez d'argent pour voyager, j'ai décidé de braver tout défi et franchir le cap de l'espace pour sentir la liberté absolue...», s'exprime-t il, soulignant que tout est possible s'il y a seulement volonté et détermination. «Sans argent, on peut aussi bouger», enchaîne -t-il. Selon lui, tout est prêt pour partir, avec les simples moyens du bord dont il dispose. Il a déjà acheté un vélo tout chemin du souk «Moncef Bey» et d'autres effets vestimentaires pour l'occasion. Muni d'un sac à dos, d'une tente, d'un appareil photo et de son téléphone portable, le jeune homme prendra, aujourd'hui, l'avion pour regagner Istanbul, d'où il va entamer les premières étapes d'un parcours passionnant, arborant le drapeau tunisien avec beaucoup de fierté et de dignité. Il se fera le messager symbolique d'une Tunisie nouvelle, libre et ouverte à tout le monde. «Je vais emprunter la route de la soie, connue par le passé pour son trafic commercial dense, mais aussi pour sa vocation environnementale pittoresque», déclare-t-il. Et de préciser, «à vélo, je compte traverser la Turquie, l'Iran, l'Asie mineure, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, ...vers l'extrême nord-ouest de la Chine, jusqu'au Népal». Au cours de son parcours, Ben Marzou devrait également franchir les fameuses montagnes de l'Himalaya. «C'est là ma principale trajectoire, sauf qu'il y aurait certains imprévus. Car, tout se joue avec improvisation», note l'aventurier. Il prévoit que d'ici août prochain, il débarquerait en Chine, deux mois durant, pour pouvoir la découvrir. «Et ce n'est pas suffisant», dit-il, vue son immense superficie. Cependant, il ne s'agit pas d'une première pour lui. Le jeune Tunisien avait le goût d'une aventure africaine. Le 6 janvier 2011, il a quitté le territoire national par Hezoua, au sud tunisien, pour se plonger dans une odyssée pédestre, à la recherche de la beauté naturelle. Une traversée vers une Afrique subsaharienne, en plein désert, qui l'a conduit en Algérie, au Niger, jusqu'au Sénégal, sur quelque vingt mille kilomètres empreints d'une dimension naturelle toute particulière. Cette fois-ci, il reprendra, avec la même détermination d'un écologiste engagé. Son initiative est fort encouragée par le club Unesco d'El Mourouj auquel il est affilié et soutenu encore mieux par le WWF, le Fonds mondial de la nature Bon périple, Arafat!