Les performances du secteur de l'information ont été vivement critiquées par plusieurs constituants du Mouvement Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR). Lors de la séance-débat avec le gouvernement qui a eu lieu, jeudi après-midi au Bardo, les élus du mouvement Ennahdha et du CPR et l'indépendant Fayçal Jadlaoui ont accusé les journalistes d'avoir tendance à «minimiser l'effort du gouvernement et des constituants, d'engager une campagne médiatique tendancieuse dans ce sens et d'être au service des contre-révolutionnaires». Le vice-président du groupe du mouvement Ennahdha, Oualid Bannani, s'est dit étonné par la qualité des couvertures médiatiques qui, a-t-il constaté, ont tendance à «banaliser les efforts du gouvernement provisoire dans le règlement des problèmes du pays», accusant, dans ce contexte, la télévision nationale de «partialité». Pour le secrétaire général du CPR Abderraouf Ayadi, «l'image des constituants véhiculée par les médias est négative», estimant que «cette orientation ne peut que saper la bonne marche de l'action politique en Tunisie». Les médias, a-t-il expliqué, placent le gouvernement «en position de défense» face à la campagne de dénigrement et de désinformation qui la prend pour cible. Quant à Halima Genni du Mouvement Ennahdha, elle a dénoncé «la propension des médias à donner la parole à des personnes corrompues, au moment où le gouvernement s'efforce à lutter contre ces gens». «La liberté de la presse dépend de la crédibilité et de l'objectivité du journaliste», a déclaré Fayçal Jadlaoui (Liste indépendante Al-Adala), précisant que plusieurs journalistes tunisiens ne remplissent pas ces critères. A cette occasion, Jadlaoui a démenti avoir agressé verbalement la journaliste de la télévision tunisienne Chadia Khdir au siège de la Constituante. «Nous ne sommes pas les otages des médias», a-t-il tempêté. Il convient de rappeler que des groupes parlementaires, des partis politiques et des indépendants se sont retirés dès le début de la séance-débat pour protester contre la décision portant répartition du temps d'intervention entre la majorité et l'opposition.