• Dernière trouvaille des hôteliers : la tranformation de leurs établissements en...complexes commerciaux, because la morosité du secteur et ses sombres prespectives Pour un vieux hôtelier qui traine une longévité de trente ans «le secteur touristique en tunisie est en train de traverser, à l'heure actuelle, la période la plus sombre de son histoire, comme en attestent la chute verigieuse du nombre de touristes et de nuitées, la fermeture de plusieurs unités hôtelières et les prespectives d'avenir». Et d'assurer, à titre d'avertissement que «sans un retour d'embellie lors de la prochaine saison estivale, le secteur irait tout simplement à sa ... disparition». Loin d'être une tendance à la dramatisation ou un signe de défaitisme abusif, les propos de notre interlocuteur un pro en la matière, illustrent parfaitement une triste réalité, à savoir que notre tourisme, par les temps qui courrent, ne sait plus à quel saint se vouer et ignore ce que l'avenir lui réserve. Fatalité! Solutions douloureuses Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé de redresser la barre. En effet, nos hôteliers, durement touchés par les retombées de la révolution, ont beau imaginer des formules incitatives, rien n'y fait. Ils ont beau sillonnner l'Europe et l'Asie afin d'appâter les touristes, les carnets de réservations restent désespérément vides. Et ils ont beau appécier les promesses de la tutelle, leur soulagement se fait encore, hélas, attendre. Si certains se sont rabattus sur leurs réserves de patience pour espérer voir surgir, un jour, une éclaircie dans la grisaille, d'autres ont dû, désarmés et désemparés, fermer boutique en attendant des jours meilleurs. Dans la foulée, a émergé récemment une troisième catégorie de professionnels du métier, une «trouvaille» à la main : la transformation de leurs établissements en…complexes commerciaux. Loin d'être un canular, la nouvelle est tout à fait crédible et vérifiable dans certaines régions touristiques, et particulièrement à Hammamet et Nabeul. Elle vient même de faire tache d'huile à Sousse où un hôtel de renom est en train de connaître le même sort. D'autres zones touristiques pourraient être «contaminées». «J'ai dû, à mon corps défendant, opter pour cette formule de rechange», nous confie un hôtelier qui impute cette reconversion forcée «à la morosité de plus en plus affligeante du secteur et à ses sombres perspectives». Et de râler encore : «Mettez-vous à notre place et vous serez dans de beaux draps, avec le tarissement continu des recettes, l'augmentation des charges quotidiennes, le maintien des taxes et mon Dieu, ces chambres cruellement vides. Je crois que nous avons, comme tout le monde, des bouches à nourrir et un gagne-pain à préserver. Tout cela pour dire que j'ai pris ma décision de renconversion dans la douleur et en signe de désespoir. Point à la ligne». Le tourisme religieux sauvera-t-il la face ? Cependant, il se trouve que ces «démissions» ne semblent pas inquiéter, outre mesure, le gouvernement qui mise sur l'instauration prochaine, voire imminente, du tourisme religieux. Une nouvelle expérience qui commence sérieusement à tenter certains hôteliers, ainsi que de nouveaux investisseurs étrangers à ce secteur. Cette tentation est motivée essentiellement par l'islamisation galopante du pays, les mesures incitatives offertes par l'Etat et la réussite exceptionnelle qu'a connue cette même expérience en Asie (Inde, Malaisie et Iran notamment) dans les pays du Golfe et même dans plusieurs pays arabes, y compris dans…nos murs où le nouveau-né touristique est, mine de rien, en train de gagner du terrain. Doucement, mais sûrement. Parviendra-t-il à redonner à notre tourisme son aura et sa vitalité d'antan. Mohsen ZRIBI