• Le secteur était depuis longtemps en besoin de crever l'abcès. C'est l'occasion ou jamais pour repartir sur de bonnes bases Par Foued BOUSLAMA - Aujourd'hui, inutile d'accentuer un panorama déjà morose : Le tourisme en Tunisie traverse une crise mais l'expérience acquise avec les situations d'urgence a prouvé qu'à chaque difficulté le secteur a démontré une certaine capacité de redressement. Les hôteliers et les agents de voyages doivent mener ensemble une réflexion plus approfondie après la levée du couvre-feu et la levée des restrictions comme un pays à risque pour offrir au secteur des nouvelles perspectives de développement qui auront principalement pour objectif des plans de relance en marketing et des stratégies qui permettent de rebondir et de retrouver la croissance. La crise est réelle et touche déjà certains secteurs et nous ne devons pas la sous-estimer mais les avis divergent sur la réalité et certains professionnels paniquent. Une chose est sûre c'est qu'une nouvelle stratégie doit être mise sur place pour accroître la commercialisation car le pessimisme n'est pas de mise. L'heure était au diagnostic bien avant la Révolution Peu avant la révolte de 14 janvier, l'heure était au diagnostic. Une consultation nationale et une stratégie pour le tourisme tunisien a été revue et corrigée par le cabinet Roland Roger pour dire que notre tourisme souffre de son positionnement axé principalement sur le balnéaire et la masse, la vétusté de ses installations, la qualité de prestations, l'absence de diversifications du produit et d'activités para-touristiques. Or, les hôteliers malgré l'incertitude des perspectives savent depuis longtemps qu'ils doivent procéder à des réformes structurelles pour réduire l'impact de la crise et rehausser le produit d'autant plus que le chiffre de 7 millions de touristes reçus durant l'année 2010 est le même chiffre enregistré en 2001. D'où une réadaptation de l'offre touristique s'impose pour accéder davantage vers les nouvelles tendances mondiales. Ainsi des nouveaux modes opératoires doivent être mis sur pied pour accroître la commercialisation en impliquant encore plus nos représentations à l'étranger en leur fixant des objectifs tout en souhaitant voir nos diplomates vendeurs de la destination. Les gisements de croissance potentiels ne manquent pas avec les stations de thalasso, les produits culturels haute gamme, la mise à niveau des hôtels, une prise en compte des changements intervenus dans le marché par suite de l'accord open sky et de la vente en direct sur le net, un management plus affirmé et plus réactif, une recherche de dotation supplémentaire pour le marketing avec un groupement d'intérêt si nécessaire… En effet, cette nouvelle feuille de route est l'occasion d'un recadrage de la politique touristique pour donner plus de visibilité aux hôteliers, élargir l'offre pour plus de créativité et d'efficacité, adopter une meilleure communication et continuer la révision et la réglementation des nouvelles exigences écologiques et énergétiques pour un tourisme durable suivi par des programmes de formation. Donc, on ne peut plus se borner à la seule conjoncture des saisons mais essayer d'accentuer la réflexion opérationnelle pour cette nouvelle décennie et fixer des objectifs avec des conditions de réalisation dans la limite d'un système d'application rigoureux, et d'un meilleur système de gouvernance qui nous protège des dérives qui nous menacent. A chacun, aujourd'hui, parmi les acteurs du secteur d'examiner ce qui s'est passé dans son domaine particulier pour endiguer le fléau du bradage. Mais ensemble les opérateurs doivent établir une ligne tarifaire minimale par catégorie d'hôtel fondée sur une analyse sans complaisance des tenants et des aboutissants des expériences vécues car la dispersion et la division n'ont jamais été bénéfiques entraînant une perte de revenu et une non réalisation des objectifs. La scène commerciale, continue toujours à alterner le chaud brûlant et le froid glacial et en déphasage avec les saisons en plus d'une alternance du mois saint au milieu ! D'où le triste constant et les déboires que nous sommes en train de payer si cher en dépit des déchirements sombrant dans une autodestruction sans issue sous la pression des tour-opérateurs lesquels seuls en tirent profit. Faire face aux chocs exogènes Il s'agit de faire face aux chocs exogènes et de s'aligner en rangs serrés pour inverser la tendance déjà annoncée d'autant plus que 60% du marché tunisien est européen et le départ du voyageur allemand Robinson s'est fait beaucoup sentir avec un millier de touristes en moins. Par ailleurs, il ne faut pas se tromper d'analyse. Le tourisme balnéaire traditionnel qui constitue l'ossature ne va pas disparaître ni même régresser. Simplement les diverses formes du tourisme actif, sportif et de découverte, ou encore de croisières continuera avec un taux de croissance proportionnellement plus élevé que le tourisme de soleil et plage. Certes, de nouveaux programmes et d'initiative d'amélioration de la qualité des services ont été mis en place visant la relance de l'activité mais il y a lieu de s'informer sur les nouvelles stratégies de promotion du tourisme et des moyens pour mieux optimiser les participations aux manifestations professionnelles en Tunisie et à l'étranger. Le but recherché est d'emmener les professionnels à renforcer leurs capacités en s'appropriant les nouvelles techniques modernes de gestion et d'animation pour présenter l'offre touristique sous sa ferme la plus attractive et pérenniser un événementiel touristique avec un produit d'appel de dimension internationale qui drainer de plus en plus de clients. Mais il est clair que pour arriver à atteindre ces objectifs, il faut au préalable dépasser les contraintes, affronter la diversité et affirmer sa personnalité.