• Préavis de grève pour les 7 et 8 mars sur fond de revendications Nos aéroports risquent à leur tour d'être atteints de paralysie pendant les prochaines 48 heures, si l'on en croit le préavis de grève lancé par l'Oaca (Office de l'aviation civile et des aéroports), via son syndicat et avec l'aval, bien entendu, de l'Ugtt et de la Fédération générale des transports. C'est que cette «troïka», jusque-là sur la défensive, a décidé de passer à l'offensive, après avoir, semble-t-il, épuisé ses ultimes réserves de patience. Que de revendications ! A lire le contenu de ce préavis de grève, l'on s'aperçoit que la direction générale de l'Oaca et la tutelle sont pointées du doigt, pour avoir laissé la situation sociale empirer au sein de l'Office, en dépit des négociations marathoniennes et des PV de réunions restés lettre morte, selon le syndicat qui fait état de la persistance qui perdure des revendications suivantes : 1 - Le respect de l'exercice syndical au sein de l'Office. 2 - L'application de l'accord conclu le 1er décembre dernier et recommandant la révision des critères de promotion professionnelle et de classification des grades, l'imposition d'une prime de compétence, la régularisation de la situation des employés occasionnels et des agents de prévention contre les incendies, la conclusion de conventions avec les médecins, la révision du contrat d'assurance maladie, la réouverture des dossiers des employés licenciés, l'organisation d'un nouveau concours de recrutement, l'octroi d'une prime supplémentaire aux conducteurs, la révision des montants relatifs aux heures supplémentaires et dédommagements et, enfin, l'institution d'une prime de compétence au profit des agents de l'AGA-OPS. Sueurs froides Toutes ces revendications (excusez du peu) encore en suspens seront-elles satisfaites avant la date fatidique du 7 mars ? Nous l'espérons vivement, car ce préavis de grève, a-t-on constaté, a déjà généré frissons et sueurs froides, particulièrement à Tunisair où l'on craint sérieusement une perturbation du trafic aérien et un… remake de ce qui s'est passé récemment en Allemagne où l'aéroport de Frankfort a frôlé, deux jours durant, la paralysie totale, en raison d'une grève pareille. Autant dire que la sagesse devra impérieusement prévaloir pour prétendre réussir à amortir le choc, à un moment où le trafic aérien en Tunisie continue d'assister, pantois, aux dégâts que lui a occasionnés la chute vertigineuse de l'affluence touristique. Les séquelles du passé Reste à dire que la détérioration du climat social au sein de l'Oaca a été grandement engendrée par les séquelles du passé, plus précisément sous l'ère Ben Ali. Une époque marquée, affirment «les enfants de la boîte», par «l'hégémonie mafieuse» des Trabelsi qui en ont fait leur chasse gardée en y usant d'abus divers (interventionnisme, malversation, corruption etc.). Et ce n'est pas un hasard si des voix continuent, à l'Office, de s'élever, réclamant le dépoussiérement de ce dossier qu'ils n'hésitent pas à qualifier de «brûlant» ! Justice sera-t-elle faite ? That's the question.