Bâtir n'est pas chose aisée. Critiquer est en revanche à la portée du premier venu ! Les bâtisseurs de Sfax El Jadida font de nos jours l'objet de toutes sortes de critiques. Des critiques qui reprochent à la Société d'aménagement de Sfax El Jadida de ne pas respecter le plan d'aménagement de la ville et de ne pas respecter les sites classés. Ainsi, le démarrage, ces derniers jours, des travaux de construction de projets immobiliers à usage de commerce, à Bab El Jebli, à l'entrée nord de la ville, a suscité des réactions de la part des composantes de la société civile. Cette affaire est connue sous l'appellation « Ilot 23 A ». Après avoir été arrêtés sur décision de l'ex- ministre de la Culture, les travaux ont repris sur fonds de polémique. Le terrain en question se trouve en plein centre-ville de Sfax. Sa superficie dépasse 21.000 m2. Il fait partie du plan d'aménagement de détail de la zone de Sfax El Jadida, approuvé par les autorités publiques dès 1983. Suite à l'aménagement de la Place de la Liberté, ce terrain a été scindé en deux. La première tranche a été consacrée au complexe immobilier Ribat El Medina. Le reste de ce terrain sera consacré à la construction d'un centre commercial. Le directeur général de ladite société, M. Kamel Brahim, nous a précisé que ce terrain, l'ilot 23A, fait l'objet d'un lotissement approuvé par les autorités compétentes en 2008. Notre interlocuteur ne cache pas son étonnement face aux critiques émises contre la construction d'un tel projet qui va « métamorphoser le paysage architectural de toute la ville en la dotant d'un centre urbain intégré et fonctionnel ». Il ajoute que la Société a été créée en 1983 avec une participation publique au capital de l'ordre de 50 %. C'est un établissement public qui ne fait que concrétiser les projets urbains tracés par la municipalité de Sfax. Ce sont des mégaprojets, en plein centre-ville de Sfax, qui couvrent 66 ha. Depuis sa création, la société a pu réaliser plus de 80% du plan d'aménagement de Sfax El Jadida, plan pour lequel la société a été créée. Ainsi, il s'agit d'une société d'utilité publique, contrôlée par l'Etat, dont la mission essentielle est de contribuer à l'édification d'une ville moderne à même de jouer pleinement son rôle en tant que capitale du Sud et deuxième ville du pays. Une ville en quête d'espaces verts Les critiques émises contre cette société ne s'arrêtent pas là. Elles reprochent à la société de surcharger la ville d'immeubles et de constructions au détriment des espaces verts, de plus en plus rares à Sfax. « Nous avons jusqu'à présent aménagé sept hectares d'espaces verts dans la ville. Nous comptons en aménager près de dix hectares », réplique le premier responsable de la société, ajoutant que ces espaces sont offerts gratuitement pour les habitants de la ville. Cela sans oublier le déménagement des activités polluantes du centre-ville de Sfax. Les artisans et industriels qui, jadis occupaient le centre-ville de Sfax, ont vu leur ateliers délocalisés en une zone bien aménagée. Sur un autre plan, la société a contribué à décongestionner la circulation dans la ville connue pour l'embouteillage et le stationnement anarchique, et ce, à travers l'aménagement, gratuitement, d'une rocade à la Place El Horria d'une superficie de près de neuf mille mètres carrés. Cela sans oublier la construction de parkings à étages dont le plus connu est celui situé à l'avenue de Carthage avec une capacité de 470 places. D'autres parkings d'une capacité de 2.650 places sont prévus.