• La stratégie de la BAD pour la période 2012-2013 s'appuie sur deux piliers qui s'inscrivent dans la stratégie du gouvernement tunisien, à savoir la croissance et la transition économiques , l'inclusion et la réduction des disparités régionales. La Tunisie s'est inscrite dans la durée comme l'un des plus importants partenaires de la Banque Africaine de Développement. Le portefeuille de la banque en Tunisie, deuxième portefeuille le plus important de l'institution, comprend actuellement 21 projets et programmes actifs, dont six projets non souverains intégralement déboursés, 14 dons d'assistance technique et un don d'aide d'urgence pour un montant total de 1.574.1 millions UC (unité de compte du compte de la banque). La révolution du 14 janvier 2011 a profondément modifié le contexte et la nature des interventions des partenaires du développement. Celle-ci ne remet pas en question la nécessité d'un modèle de croissance durable dans un cadre analytique actuellement défini par les anciens plans quinquennaux. Toutefois, elle a été focalisée en premier plan sur les questions liées à l'emploi des jeunes, à la gouvernance, aux disparités régionales et à la pauvreté. Cela conduit à redonner les priorités inscrites dans le XIe Plan et dans le projet du XIIe Plan (2012-2013), en tenant compte des sources fondamentales de la croissance : stabilité macroéconomique, investissements dans les infrastructures, formation du capital humain. Face aux nombreuses incertitudes, la banque a opté pour l'élaboration d'une stratégie intérimaire de deux ans fondée sur de nouvelles orientations du gouvernement. Une stratégie flexible, révisable en fonction des évolutions politiques, économiques et sociales, inscrite dans la continuité du processus de développement de la Tunisie, qui tient en considération les aspirations sociales des Tunisiens. Elle s'articule autour de deux axes, à savoir la croissance et la transition économiques et inclusion et réduction des disparités régionales. Le document de stratégie pays intérimaire de la Tunisie (2012-2013) a été élaboré à travers un large processus de consultation, impliquant les autorités tunisiennes, des membres de la société civile, des acteurs du secteur privé et les partenaires du développement. Les interventions de la BAD Le DPS privilégie les principes d'alignement sur les priorités du gouvernement, la complémentarité avec l'intervention des autres bailleurs de fonds et la consolidation des acquis des interventions précédentes. Les interventions tiennent compte de la rupture due à la révolution et observée notamment dans les domaines sociaux. La BAD est prête à soutenir les réformes qui conduiront à une libéralisation contrôlée des services exportables pour lesquels la Tunisie dispose d'un avantage comparé ou des services dont la libéralisation permettrait une mise à niveau en termes de compétitivité et de création d'emplois. Ces réformes visant à renforcer l'intégration des services et l'innovation n'auront toutefois un impact important que si l'environnement des entreprises s'améliore davantage. La banque soutiendra également le développement du système de recherche et d'innovation et appuiera les réformes favorisant le partenariat public-privé dans ce domaine. De même, la banque a manifesté son engagement d'appuyer les réformes visant à mobiliser des investissements afin de réduire les disparités régionales, après avoir établi des critères socio-économiques. Dans le même contexte, elle poursuit son appui aux réformes en cours dans les secteurs de l'éducation et la santé. L'objectif est de contribuer à la promotion des ressources humaines, la protection sociale et l'accès aux services sociaux de proximité. Les interventions toucheront également la création d'emplois et l'insertion professionnelle, à travers l'octroi de microcrédits permettant de soutenir les entrepreneurs. L'offre des microcrédits est actuellement limitée aux acteurs majeurs qui sont le réseau des associations de développement sous la surveillance de la BTS et Enda. La BTS fait l'objet actuellement d'une étude de restructuration financée par la BAD. Pour renforcer l'employabilité et les sources de revenus, la banque se propose, avec le concours de l'UE, d'appuyer l'installation et le renforcement des institutions de microcrédits dans les zones les plus défavorisées. A ceci s'ajoute le développement du programme d'insertion professionnelle des jeunes diplômés (programme Amel 1 et 2). Mieux encore, les interventions seront concentrées sur le développement des activités productives dans le secteur agricole et de la stratégie de développement durable pour mieux préserver et mobiliser les ressources en eau. A travers ces interventions, la BAD s'est assigné comme objectifs de contribuer à l'esquisse d'un nouveau modèle de croissance durable et inclusif dans un cadre analytique cohérent, poursuivre la mobilisation des investissements dans les infrastructures. A ces deux éléments s'ajoutent les besoins urgents d'une extension des infrastructures aux domaines sanitaire et social et d'un rééquilibrage du développement en faveur des régions défavorisées.