Le gouvernement provisoire a adopté une politique budgétaire expansionniste pour l'exercice 2012, prévoyant un déficit de 6,6% et un taux d'endettement de 47%. Le volume du budget de l'Etat complémentaire pour 2012, dont la discussion a été entamée hier, à l'Assemblée nationale constituante, a été fixé à 25 401 millions de dinars-MD- (+ 21,6% par rapport aux prévisions de 2011). Le gouvernement a élaboré le projet de budget complémentaire sur la base des prévisions établies pour 2012, ainsi que de l'évolution des différents indicateurs économiques et, notamment, une croissance du PIB de 3,5%, une moyenne du prix du baril de pétrole de 110 dollars pour toute l'année contre 100 dollars prévus dans le budget initial et un taux de change du dollar à 1,5 dinar. Des ressources de l'ordre de 1200 MD ont été prévues dans le budget, en provenance des fonds et des biens confisqués, au profit de l'Etat. Il s'agit, en outre, de mobiliser des ressources fiscales supplémentaires de près de 350 MD, des contributions exceptionnelles volontaires à hauteur de 450 MD (des salariés) et des ressources extérieures de plus de 4 000 MD. Une enveloppe de 8 647 MD sera consacrée aux salaires, soit une augmentation de 12%. Cette hausse a pris en compte les augmentations salariales de la fonction publique décidées pour 2012, ainsi que le recrutement de près de 25 mille agents dans la fonction publique. Les dépenses de développement fixées à 6400 MD ont augmenté de 1200 MD (+23%) par rapport au budget initial, dont 100 MD destinés aux programmes de construction de logements sociaux et 100 MD pour les investissements et programmes additionnels. En vue de booster le développement régional, 1000 MD supplémentaires ont été alloués aux projets et aux investissements dans les régions intérieures. Près de 3208 MD ont été réservés aux dépenses de compensation des produits de base, des hydrocarbures et du transport et 4089 MD au remboursement du service de la dette publique (principal et intérêts). En outre, l'Etat aura à rembourser, en 2012, 920 MD au titre de l'emprunt émis en 2002, sur le marché financier international (650 MD de dollars). Les ressources propres de l'Etat sont estimées à 19 644 MD, (+ 3500 MD par rapport à la loi de finances initiale). Elles proviendraient essentiellement de l'amélioration prévue des ressources fiscales (14 566 MD) et non fiscales (5 078 MD). Les dépenses de gestion se montent à 4787 MD (+ 1 247 MD par rapport à la loi de finances initiale). Cette augmentation sera orientée vers les dépenses de compensation (370 MD), et notamment des hydrocarbures et des produits de base (42 MD). Elle profitera, aussi, aux familles démunies (145 MD) et aux collectivités locales (112 MD) et sera, également, allouée aux dépenses de développement imprévues (561 MD).