Depuis l'annonce du programme de cette édition de «Tunis capitale de la danse», on n'entendait parler que de lui. Akram Khan, Britannique d'origine bengale, a été précédé par la réputation de sa compagnie et de ses chorégraphies. Pour jeudi dernier, il a présenté devant un théâtre municipal complet Vertical road, qui date de 2011. Cet artiste aux multiples inspirations propose dans cette danse un voyage au pays du soufisme, se référant au poète et philosophe Jalaleddine Rumi. Il y a, en effet, dans l'univers de ce dernier de quoi puiser pour un danseur, rien que dans les mouvements des derviches tourneurs, présents dans la chorégraphie. Sept corps d'hommes et de femmes tournent chacun dans son astre puis s'adonnent à une prière commune, dirigée vers l'au-delà. Ils évoluent donc sur «des ondes circulaires et verticales qui les mènent sur des chemins spirituels en confrontation à l'horizontalité de la vie profane». C'est, d'ailleurs, ce que dit la présentation du spectacle. Quelques phrases pour guider le spectateur mais tout comme les danseurs, il doit trouver son chemin seul. Le spectateur devient, à son tour, le philosophe d'un soir. D'ailleurs, captivante comme elle l'est, Vertical road donne envie de faire le vide, de retenir sa respiration et de l'économiser devant tout l'effort et l'énergie déployés pour créer le beau sur scène. Seulement, les clics des appareils photos et les sonneries de portables étaient là pour nous faire revenir à la terre ferme et nous rappeler que nous sommes en Tunisie, où l'on a encore du mal à adopter les règles de bienséance dans une salle de spectacle. Que dire alors du mal à chorégraphier de telles œuvres.