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Un vote-sanction qui profite amplement au FLN
Maghreb : Résultats des élections législatives algériennes
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 05 - 2012

•Les islamistes broient du noir et le FFS revient de très loin ...
De notre envoyé spécial à Alger Mongi GHARBI
Le Front de libération nationale (FLN) dont le président d'honneur n'est autre que le chef d'Etat algérien Abdelaziz Bouteflika est sorti grand vainqueur du scrutin du 10 mai avec 220 députés dont 68 femmes, soit près de 48% des suffrages exprimés.
A deux doigts d'avoir la majorité parlementaire à lui seul donc, le FLN est talonné mais bien derrière, par le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, son partenaire à l'exécutif et la basse chambre avec 68 sièges.
L'Alliance de l'Algérie verte, une coalition de trois formations islamistes, est accréditée quant à elle de 48 sièges.
Les trois vainqueurs, qui cumulent ainsi 336 sièges sur un ensemble de 462, ont entamé, rappelle-t-on, un partenariat politique quinquennal, au niveau du gouvernement et de l'Assemblée depuis 2007.
Avec ce score plus que confortable, c'est donc l'actuelle majorité qui se trouve non seulement reconduite, mais qui améliore sensiblement son niveau de représentativité . En soi, la performance électorale de la troïka algérienne actuellement au pouvoir apporte un démenti sans appel aux prévisions pessimistes qui tablaient sur un vote en mosaïque, marqué notamment par la dispersion des voix entre les 44 partis et les 180 listes en lice dans ces septièmes élections législatives dans l'histoire du pays.
Une quatrième formation, le Front des forces socialistes (FFS) de Houcine Aït Ahmed accomplit pour sa part une véritable percée électorale et remporte 20 sièges au sein de l'APN, après plus d'une décennie de boycottage de l'ensemble des échéances électorales.
Les indépendants, eux, seront représentés par 19 députés alors que d'autres autres petits partis, dont certains sont les derniers, nés de l'échiquier politique caracolent avec une représentativité à un chiffre, voire proche de zéro.
Le pourquoi du comment
Deux décryptages différents, voire opposés, émergent d'ores et déjà suite à la proclamation des résultats par le ministre algérien de l'Intérieur Dahou would Kablia, à l'occasion d'une conférence de presse qu'il a animée hier après-midi.
Selon le membre du gouvernement, la victoire du FLN et le nouveau rapport de force électoral issu du scrutin du 10 mai sont en grande partie imputables au discours «historique» du président Bouteflika à Sétif deux jours seulement avant les élections et aux messages qu'il recèle.
Le chef d'Etat algérien a, rappelle-t-on, promis dans son discours un printemps démocratique contrôlé, dans un climat de stabilité et de concorde.
«Son appel a été entendu et le peuple a bien décodé le message en confiant les affaires législatives du pays à des forces rodées et patriotiques», a conclu le ministre.
«Autant le FLN a été rejeté lors des fameuses élections de 1990 dans un réflexe de vote- sanction extrêmement sévère, le peuple se tourne aujourd'hui de nouveau vers le FLN et ses partenaires dans le cadre d'un vote refuge».
Autre raison présupposée du raz-de-marée de ce parti historique : le peuple algérien semble avoir compris dans sa majorité la nécessité d'opérer un changement sans rupture avec l'esprit du 1er novembre 1954, esprit qui a précisément servi de canevas au discours présidentiel de Sétif , empreint d'un nationalisme sans concession et du «devoir sacré d'une décision nationale souveraine», dira en substance le ministre à ce sujet.
Il n'a probablement pas tout à fait tort , si l'on en croit l'impact du discours du président algérien dans cette ville martyrisée par la répression coloniale aveugle lors de la journée tragique du 8 mai 1945 : la wilaya de Sétif enregistre en effet une affluence électorale record au niveau national, en terme absolu et en valeur relative. Cette ville a enregistré le taux de participation le plus élevé lors de ces élections, soit près de 65%. Ce qui correspond à 410.000 votants environ.
Autre facteur qui aurait déterminé le verdict de ces élections , la crainte du corps électoral de disperser les voix et de priver ainsi le FLN, force motrice de la prochaine saison démocratique algérienne. D'où, en toute bonne logique, le score particulièrement élevé engrangé par ce parti. Ce qui revient à lui donner les moyens de ses ambitions en fait.
A mille lieues de cette première perception jugée par ses adversaires au mieux trop belle pour être vraie et au pire totalement irréaliste, les détracteurs haussent le ton jusque dans les rangs des partenaires islamistes du gouvernement actuel.
Contacté par téléphone, Zine Eddine Tabbal, membre de la plus haute instance du Mouvement pour la société et la paix (MSP), les résultats électoraux sont biaisés et son parti s'active d'ores et déjà à collecter les preuves de fraude qui auraient émaillé le scrutin.
«Le résultat est plus que décevant et nous envisageons sérieusement de retirer les quatre ministres qui nous représentent au gouvernement, en guise de protestation. Le FLN succède à lui-même et cela ne correspond ni aux aspirations du peuple algérien ni à la nature des nouveaux enjeux démocratiques», explique ce jeune responsable national du parti islamiste le plus en vue en Algérie.
Il est utile de relever à ce niveau que M.Al Ghoul, membre du MSP et brillant ministre des Travaux publics, dit-on ici, a raflé les 13 sièges que compte la capitale Alger. Des projections officieuses lui prévoient même un rôle de premier plan dans les prochains arrangements politiques postélectoraux.
Le rôle de l'argent
Pour sa part, le FFS qui fait son baptême parlementaire avec vingt sièges dont près de la moitié ont été récoltés à Tizi Ouzou, chef-lieu de la région de Kabylie, condamne avec «vigueur le rôle que l'argent sale a joué dans ces élections», ce qui constitue une lourde entrave devant l'édification de l'Etat de droit, l'instauration de la démocratie et la garantie de la souveraineté nationale, selon un communiqué rendu public hier.
Pour sa part, le Parti des travailleurs (PT) dont l'animatrice n'est autre que la très célèbre Louisa Hanoun qui s'en sort avec 20 sièges, dont dix remportées par des femmes, préfère différer sa réaction suite à la proclamation des résultats.
Joint par téléphone, le directeur de la communication du PT, M.Djelloul Djoudi, est on ne peut plus laconique : «Nous ne sommes pas satisfaits des résultats mais nous préférons en fournir les raisons lors de la conférence de presse prévue demain», débite-t-il à la hâte.
C'est bien connu, la nuit porte conseil...
Autre talon d'Achille qui entame la crédibilité des élections législatives du 10 mai, selon les protestataires du moins, c'est le faible taux de participation général estimé à 42,36% et le nombre de bulletins nuls très élevé (1.668.507 selon le ministre de l'Intérieur).
Quoi qu'il en soit, les frustrations, voire la colère de certains partis, y compris parmi les mieux classés, contrastent ostensiblement avec les évaluations plutôt positives des diverses missions d'observation.
Les Européens, quelque temps seulement après la fermeture des bureaux de vote jeudi soir, suivis par les missions de la ligue des Etats arabes et de l'Union africaine n'ont en effet pas tari d'éloges hier sur les conditions du déroulement du scrutin, estimant que celui-ci est «libre, transparent et régulier.»
Les résultats définitifs des élections seront proclamés dans neuf jours par le Conseil constitutionnel. Ce qui augure d'une semaine politique algérienne particulièrement chargée et particulièrement animée.


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