La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable. Elle exprime une réaction de l'organisme face à une agression ou au mauvais fonctionnement d'un ou de plusieurs organes. L'impossibilité de communiquer ne nie en aucun cas qu'un individu souffre et qu'il nécessite un traitement approprié. C'est autour de cette sensation désagréable, parfois pénible, que s'est tenu récemment un point de presse sur «La sensibilisation à la prise en charge de la douleur en Tunisie» au Centre de traitement de la douleur de La Rabta, et ce, à l'initiative d'un laboratoire pharmaceutique privé. Les institutions officielles de santé publique ainsi que les conseils de l'ordre des médecins et pharmaciens ont pris part à cette manifestation. Les Prs Monia Haddad, chef de service du centre, et Alain Serrie, chef de service du département de médecine de la douleur et de médecine palliative à l'hôpital Lariboisière (France), ont jeté la lumière sur l'état d'avancement du club Douleur Afrique, vaste projet dirigé par un comité d'experts africains et piloté par le Pr Serrie. Ce club, ont indiqué les conférenciers, continuera la formation de médecins et de personnel paramédical tunisien de toute la République, sachant que déjà environ 400 médecins ont déjà profité de ce programme. Cette journée s'est par ailleurs articulée autour de la signature d'une convention de partenariat entre le Centre de traitement de la douleur de La Rabta et le laboratoire pharmaceutique afin de former davantage de médecins de première ligne et de soutenir le centre financièrement pour une meilleure prise en charge des patients. Il est à savoir que la faculté de Médecine de Tunis a instauré un master douleur, indicateur qui relève l'importance de ce problème de santé publique dans notre pays et la nécessité de l'amélioration de la prise en charge de la douleur en Tunisie, partant du fait qu'un quart des médicaments sont prescrits pour traiter de la douleur et que le centre prend en charge les douleurs rhumatologiques, neurologiques, cancéreuses et psychogènes. La prise en charge de la douleur : un droit «La douleur devrait être prise en charge comme un droit. On parle de traiter l'intensité de la douleur sans passer par les paliers thérapeutiques académiques», indique le directeur médical et réglementaire du laboratoire. Le Pr Haddad a mis l'accent, lors de son intervention, sur le fait que la douleur est le 1er motif de consultation, et ce, quelles que soient les spécialités, outre l'augmentation de la morbidité, des douleurs cancéreuses, neuropathiques et psychogènes qui constituent un problème de santé publique. De son côté, le Pr Serrie a donné un aperçu sur le club Douleur Afrique et a indiqué par ailleurs que la douleur n'est pas une rédemption : «Elle a des répercussions socio-psychologiques et induit des changements de société. C'est un facteur d'exclusion et d'invalidité». En Tunisie, la lutte contre la douleur s'est instituée outre la multiplication des unités de soins palliatifs et le renforcement de l'arsenal thérapeutique.