Epanouie et souriante, Tasnim, jeune fille en 6e année primaire, originaire de Sidi Bouzid, s'est montrée passionnée pour le livre et la lecture. Son milieu, cultivé, grâce à des parents enseignants, lui apprend comment aimer à lire et à écrire. Aujourd'hui, elle est devenue amoureuse des clubs de la culture et l'un des adhérents de l'univers des librairies. Un monde qui semble être agonisant, en manque d'une bonne dose d'injection qui lui permet de reprendre son souffle d'antan. A la faveur des conditions favorables et d'un accompagnement parental sans relâche, la petite Tasnim récolte, en effet, le fruit de son labeur. Elle est lauréate du premier prix du concours national de la lecture au niveau du cycle primaire qui lui a été décerné au cours d'une cérémonie organisée sous l'égide du ministre de l'Education, M. Abdellatif Abid, en collaboration avec l'association «Madanya». L'événement s'est déroulé, hier, au centre de formation des formateurs situé aux Berges de Carthage. Une manifestation, première en Tunisie, à laquelle ont été conviés plus de 80 élèves qui se sont distingués en matière de lecture et d'expression écrite. En fait, comme l'a affirmé le ministre, l'idée s'est inspirée de la Journée mondiale du livre, célébrée le 23 avril de chaque année. Une occasion à travers laquelle le ministère de tutelle avait tenu une semaine de lecture qui a été marquée par une série de conférences et de rencontres à l'échelle locale et régionale dans l'objectif d'inciter la génération d'écoliers à déguster le plaisir du savoir. L'amour de la patrie est le livre qu'a lu et résumé la lauréate Tasnim dans le cadre de ce concours aux critères sélectifs basés sur les prédispositions et les compétences rédactionnelles dont fait preuve chaque candidat. Et de nous faire un éclairage sur la teneur de son bouquin, elle a indiqué qu'il s'agit d'un homme aventurier qui s'est lancé dans un combat pour défendre vaillamment sa patrie. «Mon projet de candidature consiste, ainsi, à rédiger un sujet illustrant les vertus de la lecture et la valeur culturelle du livre et son apport d'enrichissement intellectuel et spirituel…», a lancé la petite Tasnim, avec beaucoup de fierté et d'orgueil. De même pour l'élève Jdidi, en 6e année primaire, qui s'est déclaré heureux d'avoir reçu un prix de la lecture. Venu de Hammamet, ce jeune a reconnu à ses parents leur encouragement incessant. «Ce sont eux qui m'ont fait aimer l'éducation et la lecture», avoue-t-il. Car, outre l'école, la famille se doit de jouer un rôle capital dans l'encadrement scolaire. Et le ministre n'a pas cessé de mettre en valeur la responsabilité partagée dans la promotion de l'éducation et la diffusion de la culture du savoir. «L'on doit admettre, aujourd'hui, que l'affluence à la lecture est encore faible. Cela est dû essentiellement à l'envahissement des nouvelles technologies, aux cours particuliers qui ne laissent pas le temps à la lecture et l'émergence d'autres sources d'information et de communication, telles que l'internet et les réseaux sociaux…», constate M. Abid, soulignant qu'il est temps de ressusciter l'envie de lire et redorer au livre son blason d'or. Dans le même contexte, M. Majid Chaâbane, directeur général du cycle primaire au ministère de tutelle, a relevé que cette réticence à la lecture laisse à penser à ce genre de compétition. Et de poursuivre que dans le but de garantir l'égalité des chances entre tous les candidats, des commissions de correction ont été constituées à l'échelle régionale pour trancher sur les projets candidats, en tenant compte de la langue utilisée, la démarche rédactionnelle et les formes grammaticales. Au-delà, cette initiative qui se veut un rendez-vous annuel permet, à l'avenir, d'ausculter les défaillances et les lacunes dont souffre le système éducatif. «Tout passe par l'éducation et la formation pour construire l'école de demain», a indiqué le président de l'association «Madanya», M. Lotfi Maktouf. Ceci est l'un des objectifs fédérateurs que ladite association milite pour les promouvoir. Selon lui, la compétition de lecture s'inscrit dans le droit fil de faire découvrir l'apport du livre, considéré comme meilleur ami des jeunes. Tel est le cas de Hind, jeune élève en 3e année secondaire, section mathématiques, qui a fait de la lecture une belle échappée au monde des mots et d'imagination. «Leur Promesse de Danielle Steel est le livre que j'ai lu et sur lequel j'ai fait mon compte rendu, projet primé dans ce concours», répond-elle, indiquant qu'elle a d'ailleurs des essais d'écriture. « Mes parents m'ont beaucoup encouragé à aller de l'avant. Ils ont eu un rôle important dans l'affinement et le perfectionnement de mes talents…», s'est-elle félicitée.