Wissem Hmam nouveau coach de Mulhouse    Naufrage de Zarzis : cinq condamnations allant de quatre à dix ans de prison ferme    MI : Les usagers de la route appelés à la vigilance à l'approche de l'Aïd Al Adha    L'histoire de l'Eau de Zamzam : Source inépuisable pour les pèlerins    Prix d'achat des céréales pour la récolte 2024    Les travaux de la station de dessalement de Zarat sont enfin finis    Saïed reçoit le Chef du gouvernement : « Accélérer l'élaboration d'un projet de loi visant à mettre fin aux contrats de sous-traitance et ceux à durée limitée »    Les films Tunisiens Behind the Mountains et Leni Africo sélectionnés à Amman International Film Festival 2024    Financement : La BAD accorde 17 millions de dollars à la Tunisie    Maladies rares, diagnostics et traitements : Les tenants et les aboutissants    Aïd El Idha : Une fête bien ancrée dans nos traditions    Petits métiers de l'Aïd : Les rémouleurs à l'œuvre    Galaxy Watch FE : La première Samsung avec des fonctionnalités de santé étendue    Le ministre des affaires sociales rencontre le ministre algérien du travail de l'emploi et de la sécurité sociale    Aïd El-Adha : Ouverture exceptionnelle de 76 bureaux de poste    Grâce présidentielle au profit de quelques centaines de détenus à l'occasion de l'Aid Al Idha 2024    Daily brief national du 14 juin 2024: Un accord sur la réouverture du poste frontalier Ras Jedir    G7 en Italie: Ahmed Hachani s'envole pour Bari    Anis Jaziri : Fita 2024 a été un véritable succès    Chute de 13 % de la production de pétrole brut en 2024    Dimanche Sport : L'émission qui doit rester au-dessus de la mêlée !    Journée mondiale du don de sang : Un geste qui sauve    Ramener les jeunes désœuvrés au service national    CAB : Une belle répétition avant la Coupe !    Play out – Dernière journée – ASSoliman-ESMétlaoui : le verdict    Ligue 1 – Play-off – 9e journée – ST-CA (16h30 au Bardo) : Le Stade a un avantage    La Petite Sicile : Une histoire sarde et sicilienne    «Spectrums of Dreams » de Mehdi Bouanani (DaBro) et Hamza Sellmy à Yosr Ben Ammar Gallery : Mémoires et morcellements    A la Bibliothèque Nationale de Tunisie, du 19 au 21 juin 2024 : L'édition jeunesse, de l'idée à la réalisation    Sotuver propose un dividende de 0,55 dinar par action    Le ministre de l'Agriculture en visite de travail au gouvernorat de Béja    Kais Saied confie la représentation de la Tunisie au Chef du Gouvernement lors du sommet du G7 en Italie    Météo de ce vendredi    Bpifrance lance le Fonds Maghreb pour soutenir l'internationalisation des entreprises françaises en Tunisie, en Algérie et au Maroc    Scandale : Des soldats Israéliens organisent un barbecue dans une mosquée à Rafah !    Nouveau record : 120 millions de réfugiés à travers le monde    Report du match d'Ons Jabeur    Le G7 va verser une aide de 50 Milliards de Dollars à Kiev, remboursables des bénéfices du gel des avoirs russes    L'association des joueurs professionnels dépose plainte contre la FIFA    CAN 2025 : La date du tirage au sort est fixée    Un sommet du G7 sans Mohammed ben Salmane ?    Point Doc – focus sur le documentaire : 4e édition du 20 au 22 juin 2024 à la cité de la culture    «Hiding Saddam» de Mustafa Halkawt, sur nos écrans, le 16 juin 2024 : Avoir Saddam Hussein sur les bras    Kais Saied invité au Sommet du G7    La migration et la sécurité des frontières au cœur du G7    Le film Tunisien Mouch Fi Thniti dans les salles (trailer & synopsis)    Classement mondial et arabe des pays possédant le plus de bétail en 2024    Tunisie – Récupération de pièces archéologiques de la France    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abolition de la peine de mort dans la Constitution : N'importe qui, n'importe quoi, n'importe comment
Commentaires
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 06 - 2012


Par Soufiane Ben Farhat
Certains échanges s'apparentent souvent, sous nos cieux, à un dialogue de sourds. Les dogmes et moules préétablis verrouillent les débats. Les bloquent même. Ainsi en est-il de la question de l'abolition ou non de la peine capitale dans le texte de la Constitution.
On l'a observé avant-hier dans la Commission des droits et des libertés. D'un côté, la majorité automatique des députés d'Ennahdha. A en croire certains, abolir la peine capitale équivaudrait à attenter à la charia. Et faire entorse à l'article 1 escompté de la Constitution qui instruit que l'Islam est la religion de la Tunisie. De l'autre côté, les démocrates et libéraux pour lesquels l'abolition de la peine de mort tient lieu de principe fondamental des droits de l'Homme.
Les premiers sont forts d'une majorité automatique. Les seconds honorent l'esprit et la lettre de la Charte des droits de l'Homme. Et entre les deux, il y a un navrant malentendu.
Logiquement, la Tunisie est le dépositaire dudit Printemps arabe. Elle en constitue le porte-drapeau dans un environnement somme toute hostile. Et la Tunisie se doit de maintenir et préserver le feu sacré des aspirations libertaires du Printemps arabe.
En vérité, le débat est posé, au sein de l'Assemblée constituante, d'une manière manichéenne. Parce que la Tunisie est un pays abolitionniste de fait depuis 1991. Y abolir la peine de mort est, d'une certaine manière, un anachronisme puisqu'elle y est déjà exclue par la force des choses. Jusqu'ici, ce qui prévaut sous nos cieux, c'est le maintien théorique de la peine de mort mais avec le moratoire sur les exécutions.
En même temps, le prononcé des jugements de la peine capitale est maintenu en vertu des textes de loi, spécialement les articles génériques des codes pénal et de procédure pénale. Et puis le gouvernement a signé, en juillet 2011, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. De son côté, M. Moncef Marzouki, président de la République, a commué, en janvier 2012, la peine de mort de 122 détenus en condamnation à perpétuité.
Last but not least, M. Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme, a fait part récemment à Genève de l'intention du gouvernement de maintenir le moratoire sur les exécutions.
On ne voit pas comment le pouvoir, issu d'une révolution fondée sur les valeurs de dignité et de liberté, en viendrait à remettre en cause le moratoire sur les exécutions. À moins de tenter le diable.
En même temps, les procédures autorisent les constituants à jouer le statu quo. Le parallélisme des formes veut que la peine de mort soit, le cas échéant, abolie dans les textes de loi qui la stipulent. Fût-ce théoriquement.
Et bien au-delà, l'énoncé des principes constitutionnels peut très bien englober l'inviolabilité ou la sacralité de la vie. De sorte que tout en découle. Tels les principes généraux du droit, qui ont une valeur extra-légale et infraconstitutionnelle.
En définitive, l'on ne se pose que des problèmes que l'on peut résoudre. Camper les fouilleurs stériles dans les arrière-fonds équivoques équivaut à l'étrange incantation des dogmes et autres idées fixes. Quel que soit notre bord, le dogmatisme a bon dos. Il dresse une espèce d'écran avec la truculence de la vie, le foisonnement des idées et l'interactivité avec la science.
A ce stade, il convient de ne point cristalliser le débat en termes irrémédiablement opposés, voire antagoniques. Le moratoire en vigueur depuis 1991 a le don de maintenir une espèce de cohabitation heureuse entre le maintien théorique de la peine de mort et sa non-application pratique. Et la succession des faits après la révolution corrobore la tendance abolitionniste de fait.
Ne gâchons pas l'idéologie de l'action pratique par quelque impromptue aspiration à une interdiction constitutionnelle qui pourrait constituer la plateforme de tous les abus.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.