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D'où vient le mal ?
Baisse du niveau de nos élèves
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 06 - 2012

Le taux de réussite au Bac 2012 (la session principale, du moins) vient à point nommé pour rappeler une grande évidence : le niveau de nos élèves a baissé! On n'a pas cessé de le répéter depuis longtemps. Aujourd'hui, il est temps de prendre le taureau par les cornes et de se pencher, de façon sérieuse, sur les raisons qui peuvent expliquer cette contre-performance qu'on a essayé de masquer. Il ne faut pas se cacher la face et il faut admettre cette réalité.
Pourquoi nos élèves ont-ils un niveau de plus en plus bas ? Qui peut, justement, affirmer que notre système souffre de certaines carences à l'origine de cette méforme? Les spécialistes (pédagogues et enseignants), les parents ainsi que le simple citoyen sont unanimes à dire que le niveau n'est plus ce qu'il devrait être.
Pourtant, la pratique d'enseignement utilisée montrait, tout à fait, l'opposé. Des résultats performants sont enregistrés par ci, par là dans toutes les étapes (du primaire au secondaire). Le rendement scolaire est considéré comme très positif et tous les indicateurs sont au vert.
Or, un passage en revue des principales causes de cette baisse peut nous informer sur les maillons faibles du système. Si on commence par le primaire, la première faille pourrait résider dans la mesure qui instaure le passage automatique des élèves d'un niveau à l'autre sans tenir compte vraiment des acquisitions. Dans ce même sens le système de ce qu'on appelle les «compétences de base» a montré ses limites et ses échecs même. Beaucoup de préjudices ont été causés et la réforme à engager dans les plus brefs délais aura de grands défis à relever. Ces pratiques se donnaient l'apparence de mesures incitatives encourageantes en faveur de l'apprenant. Mais l'impact à moyen terme a été destructeur.
Encouragement de la médiocrité
D'autres aspects sont à prendre en ligne de compte et ils ne concernent pas le primaire mais également les autres niveaux. Il s'agit, comme on peut le deviner, des cours de soutien. Ces derniers ont créé des générations d'élèves qui ne peuvent plus compter sur leurs propres capacités et qui ont toujours besoin d'un support, d'un appui. Cela s'est transmis, nous dit-on, jusqu'au Supérieur et même pour des matières comme l'éducation physique.
Dans le second degré de l'enseignement de base et le secondaire la règle, aussi, c'est le passage presque automatique. Même s'il est vrai que des garde-fous sont adoptés. On s'explique. L'unique critère de passage est la moyenne : un 10 signifie un passage d'office. C'est normal. Mais le rachat pour ceux qui ont moins de 10 est offert comme une bouée de sauvetage. Les aberrations sont parfois flagrantes. Un élève peut avoir une moyenne de 9.99/20 et échouer alors qu'un autre avec un 9 tout rond peut réussir. En effet dans certains niveaux, on recourt à la moyenne dans les matières spécifiques. Déjà, donc, le principe du rachat est à revoir.
Quant au contrôle continu et l'évaluation de l'élève par cette méthode, il y a bien des remarques à faire. Chacun sait que cette évaluation est trimestrielle. Donc, trois fois par an. Les détracteurs ont montré qu'il y a perte de temps dans l'organisation des semaines ouvertes ou bloquées. D'un autre côté, cette méthode n'est pas essentiellement efficace dans la mesure où elle laisse la porte ouverte devant beaucoup d'abus. D'abord, la surveillance des épreuves n'est pas assurée par l'enseignant de la classe lui-même mais par un autre collègue. La possibilité de fraude, aussi, est grande. La tentation de tricher gagne chaque jour du terrain chez les plus jeunes. Le passage à l'acte n'est qu'une simple formalité. Ce fléau est très répandu et c'est ce qui fausse toutes les données. Quand on voit les efforts déployés par un élève pour préparer son antisèche, on se dit : que d'énergie et d'ingéniosité perdues!
Boycott des cours
En outre, ces semaines bloquées favorisent l'absence dans le reste du trimestre. Car n'importe quel élève peut passer un devoir de synthèse même s'il était absent auparavant. Aucune justification n'est exigée. Comment un élève qui peut s'absenter une longue période peut-il prétendre effectuer une épreuve s'il n'a pas suivi régulièrement ses cours? Sur quoi va-t-il compter?
Pire encore, ces absences sont devenues plus flagrantes pour les élèves de terminales. Durant ce dernier trimestre, ils étaient nombreux à sécher les cours. Partant d'un mauvais calcul, ils prenaient totalement congé de leurs lycées juste à la fin du Bac blanc. Ils boycottent même les corrigés des devoirs de synthèse de fin d'année effectués par leurs professeurs. C'est tout juste s'ils daignent venir au lycée pour connaître leurs notes. Pour le reste, ils pensent s'en sortir seuls. Ils parient sur leurs capacités propres à réviser en groupe ou avec l'aide d'anciens bacheliers ou de brillants élèves.
Même quand certains enseignants bénévoles leur offrent leur soutien, ils se font prier pour assister aux cours. Ce comportement bizarre ressemble, étrangement, à une inconscience totale des enjeux. Savent-ils, réellement, ce qui les attend en prenant de tels risques? Cette trop grande confiance en eux a, peut-être, causé l'échec de nombreux candidats au Bac.
Ces anomalies et d'autres sont entraînées par une disparition quasi totale des règles de conduite et de discipline. Aucune norme n'est respectée et l'élève peut donner libre cours à ses envies et à ses lubies. Les interventions de plus en plus intempestives de certains parents jettent encore plus de trouble à la situation.


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