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Lettre d'outre-tombe
Vient de paraître : Mathilde B. de Nidhal Guiga

L'ouvrage de Nidhal Guiga, une touche-à-tout qui se trouve aujourd'hui impliquée dans une sorte de thérapie familiale traitant du clan très proche du leader Habib Bourguiba, premier président de la République Tunisienne. Nidhal est également comédienne, auteur et metteur en scène. Elle a monté au Théâtre national tunisien en 2006 Selon Gagarine et en 2008 Une heure et demie après moi. Elle est docteur en linguistique.
Mathilde B. est un récit fictif et conventionnel produit par l'imagination, pourtant très proche de la réalité où l'on devine, par l'intuition, la présence en filigrane et à l'arrière-plan d'une dame française, née le 24 janvier 1890 à Saint-Maur-des-Fossés, veuve du caporal Victor Jean Lefras, mort en Syrie au cours du combat pour l'Indépendance. Mathilde Lorrain, de son nom de jeune fille, n'allait pas tarder à se lier, par le plus grand des hasards, à un jeune étudiant tunisien, fraîchement débarqué à Paris. Le jeune Habib Bourguiba, très nationaliste, avait en tête la fin des privilèges accordés aux Européens et l'accession des pays du Maghreb à l'Indépendance.
Mathilde est aussitôt tombée sous le charme du visiteur étranger qui possédait comme personne l'art de l'éloquence et de convaincre et d'émouvoir par la parole tous les publics. Ses yeux d'un bleu prussien firent le reste.
Bourguiba, l'orateur hors pair
Nidhal Guiga a dépeint à grands traits la passion de cette femme admirable et bourrée de qualités humaines qui lui ont fait aimer la cause sacrée que défendait son jeune protégé, parfois au péril de sa vie. Mathilde s'est également prise de passion pour ce pays aux dépens des intérêts de la France. Ce qui lui occasionna de sérieux problèmes avec les plus ultras des Français, à savoir les prépondérants, hostiles aux négociations avec les Destouriens.
Se laissant porter au gré de ses humeurs vagabondes, cette femme, très digne, a osé affronter l'arrogance des Français et la vindicte publique en transgressant volontairement les lois de son pays.
Comment pouvait-il en être autrement avec celui qui lui a fait découvrir sur le tard les joies de la maternité en avril 1927 et en l'épousant en août de la même année?
Et Mathilde de se convertir à l'Islam sous le nom de Moufida qui signifie «efficace». Quelque part, Mathilde avait pour but de satisfaire un besoin hautement salutaire, celui de partager la foi du clan familial. Elle est devenue pleinement musulmane, mère et grand-mère de musulmans convaincus.
Souvenirs de jeunesse quand, tout autour de la table arrangée par Mathilde, se pressaient Farhat Hached, Sfar, Dr Materi, Bahri Guiga, Bourguiba et bien d'autres qui s'opposaient à Salah Ben Youssef. Le parti destourien était divisé en deux clans : les conservateurs et les modernistes, les panarabes réunis autour de Nasser et les francophiles.
«La modernité de la Tunisie était devenue une quête personnelle et pas tellement nationale. J'ai alors su que la route allait être longue et que la division allait récidiver. Un jour ou l'autre et c'était fatal», pensait Mathilde.
Le premier accroc ou déchirure dans cette union se produisit en 1961 avec la bataille de Bizerte. La mégalomanie de Habib était combattue par Mathilde qui lui recommandait de comprimer la surestimation de sa valeur politique et intellectuelle. Bourguiba voulait créer une légende autour de son nom. Il aurait fallu être patient et peser le pour et le contre avant de songer envoyer ad patres ses compatriotes démunis et désarmés à la rencontre d'une armée mieux équipée. Rien que pour satisfaire cette tendance irréfléchie qui détermine son comportement, il n'a pas hésité à sacrifier sur l'autel de ses ambitions des vies humaines. Et ce n'est pas la condamnation de la France à l'unanimité des voix qui va ramener à la vie ces morts pour si peu.
Et pourtant, Bourguiba est l'artisan de l'Indépendance. Il a réussi à libérer son pays du joug du colonialisme avec le moins possible de pertes en vies humaines. Il a acquis une dimension politique que très peu de chefs d'Etat dans le monde ont atteint.
Dans le froid glacial de la tombe
Mathilde B. est en définitive le récit d'une apparition pas tout à fait imaginaire, comme si le monde avait la possibilité de restituer ceux et celles qui nous ont quittés.
Pour restituer la magie des non-dits, le monde apprend à ne plus être réticent. Et pour restituer les non-dits, les récits osent souvent.
Oser faire dire à Mathilde Bourguiba ce qu'elle aurait aimé dire à la Tunisie et à Bourguiba est tout à fait une affaire de fiction... tant que la fiction a le pouvoir et la possibilité de chasser la réticence du monde.
Voici donc la lettre d'une Mathilde adressée d'outre-tombe à tous ceux et celles qui sont à la recherche d'une autre vérité. Et dans le froid glacial du marbre du mausolée qui abrite leurs dépouilles, ils sont de nouveau réunis, tout à fait comme au début de leur idylle.


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