Enfin, Choufli Hall ne reverra pas le jour sur nos écrans. Cette année-ci, l'on parle d'un «renouveau de taille» relevant du même genre. Il s'agit de la sitcom Dar El Khlaâ, scénario de Hatem Belhaj et réalisation de Ahmed Rejeb et Nabil Bessaida, dont le tournage a démarré, il y a trois semaines pour se poursuivre jusqu'à la première semaine du mois d'août. Constitué de 30 épisodes, à raison de 35 minutes chacun, Dar El Khlaâ se veut une sorte de rhapsodie humoristique du vécu tunisien. Les personnages s'y multiplient, s'opposent et se complètent pour façonner «un humour fin mais avant tout, typiquement tunisien», comme l'avance Hatem Belhadj. L'histoire ? Sise au numéro 3, impasse «Tararani» (onomatopée significative), Dar El Khlaâ réunit des hommes et des conduites. Expert comptable, nouveau riche, Kraiem (Kamel Touati) se marie pour la troisième fois en épousant une femme beaucoup plus jeune que lui. Pour les premières vacances du couple, Kraiem a loué une maison au bord d'une plage au Cap-Bon, sans pour cela manquer d'inviter ses belles-sœurs, Hédia et Hana, à partager une évasion estivale pas du tout ordinaire. Une fois tout le monde installé, l'écart est d'autant plus récurrent que remarquable. Le mari de l'aînée des belles-sœurs (Lotfi Dziri), un professeur d'anthropologie à la Sorbonne, l'autre, un modeste infirmier (Mohamed Graïa), ne sont autres que d'inconciliables vacanciers, au regard d'une différence notoire de caractères. Tout autant que les initiatives d'espionnage accomplies par les propriétaires (Mahmoud Larnaout et Amel Safta) suscitent d'incessants quiproquos, lesquels seront encore une fois générés par les situations opposant l'épicier du coin (Jaafar Guesmi) auxdits estivants. Faut-il le rappeler, «La critique est aisée, l'art est difficile» ? Cela dit, certains songent à un nouveau Slimene Labyadh dans la sitcom Dar El Khlaâ, vu que c'est toujours Kamel Touati qui y interprète le rôle principal. Mais il convient de signaler qu'il est question d'un tout autre cadre, si l'on parle intrigue, cadre spatial et décor. En d'autres termes, tout préjugé serait inutile, du moins à ce stade. Car l'on a repéré de près le sérieux d'une équipe optant pour un véritable renouveau, alliant fond et forme. Kamel Touati nous a dévoilé, dans ce sens, que l'esprit de la sitcom est toujours le même : susciter le rire du spectateur par le biais d'un humour fin et léger. De ce fait, le comique de geste ou bien encore celui de mots, que l'on monte, se doit de refléter l'image du Tunisien, voire de lui faire part de son propre paradoxe. «Un acteur est censé être comme la vie. Comme le chant de celle-ci n'a pas qu'une version, cet acteur devra travailler sans cesse une polyvalence fort utile pour sa carrière. Sans me coincer dans un genre quelconque, je suis avant tout, acteur. J'essaie, ainsi, de multiplier les casquettes, au sens artistique du terme. Le rôle que j'interprète dans cette sitcom s'inscrit dans la même perspective», souligne notre interlocuteur. Sans brûler les étapes, le décor de Dar El Khlaâ aura de quoi susciter l'admiration, en attendant la confirmation des jours.