Avec ses 50.000 habitants, la délégation de Oueslatia est entourée de hauteurs dont le point culminant est le Djebel Serj (1.357 m). Avec son histoire, ses vestiges et son relief, elle constitue un monde original qui, une fois revalorisé, serait le coin idéal pour les touristes et les amateurs de randonnées pédestres. En effet, les montagnes du Djebel Oueslat cachent des sites archéologiques qui remontent au IIIe millénaire avant J.-C. et dont les plus importants comportent des représentations de scènes de chasse faites par l'homme primitif de l'époque néolithique. Le Djebel Oueslat comprend également des sites qui remontent à l'époque romaine et aux époques islamiques. Les sites archéologiques de Ksar Lemsa, de Sidi Amara et de Jloula ainsi que les grottes souterraines du Djebel Esserj et du Djebel Oueslat méritent d'être valorisés et exploités. Et la commune de Oueslatia était appelée, à l'époque du protectorat, le «Petit Paris» grâce à son charme, ses aires de repos et sa verdure. Et les colons trouvaient en cette ville un havre de paix et de détente pour les personnalités qu'on invitait. Séduisante, calme et verdoyante, la délégation de Oueslatia est également gourmande : aller à sa rencontre ne se conçoit pas sans goûter aux saveurs de son miel qui ne contient que 0,05% de glucose. C'est que les montagnes de cette région sont riches en flore mellifère. En plus, deux plantes aromatiques abondent à Oueslatia, ce sont le marrube et le thym, dont le nectar est très apprécié par les abeilles. D'où l'idée d'instituer un festival annuel du miel, et ce, depuis 23 ans. Des banquettes de pierre, des ravins et des cols abrupts Notre pérégrination nous a menés à Aïn Jloula, dont l'entrée principale est bordée de cyprès et d'eucalyptus; quelques ruisseaux s'échappent de sources lointaines et on aperçoit à perte de vue de jolis vergers et des périmètres publics irrigués avec des conduites enterrées pour l'arrosage. Une façon d'économiser les eaux qui sont soumises à des pressions localisées pour irriguer les plantations. Dans les localités d'Ennahala, de Oued Essouk et d'El Hessiane, nous constatons la présence de barrages et de lacs collinaires avec pour objectifs de conserver les eaux de pluie, de recharger la nappe et les systèmes aquifères et de développer l'agriculture en irrigué. Ce qui a attiré notre attention dans ces zones, c'est qu'elles sont situées au milieu de montagnes où on aperçoit l'existence de banquettes de pierre qui forment des plis faisant office de petits barrages pour retenir la terre, l'eau, les engrais et les plantes. Les ancêtres des Oueslatis avaient eu la sagesse de protéger par cette opération la terre de l'érosion. Par ailleurs, on ne peut pas s'empêcher d'admirer les cols abrupts et pierreux, les ravins embellis par les lauriers roses, les logements ruraux, les vallées qui rappellent le Far West, les sites défiant l'imagination dans un écrin de verdure allant du vert-clair au violet foncé, en passant par tous les tons imaginables : câpre, romarin, armoise, thym... Les villageois, lacés au milieu de ce paysage, comme s'ils étaient nés avec lui, restent très attachés à leurs terres. Néanmoins, beaucoup de problèmes les préoccupent dont le chômage, l'exode des jeunes, l'état défectueux des pistes, ainsi que le peu d'encadrement. D'ailleurs, le terrain accidenté a toujours entravé l'accès des assistantes du planning familial, d'où le taux élevé des natalités. Et certaines familles sont très nombreuses. Une seule usine et un seul lycée secondaire Malgré toutes ses richesses naturelles, cette délégation ne dispose que d'une usine pour l'exploitation des eaux minérales qui emploie quelques centaines d'ouvriers originaires de la localité de Ksar Lemsa. Elle ne dispose ni d'un hôtel pour accueillir les spéléologues, les amateurs de la nature et les chasseurs de plus en plus nombreux ces dernières années, ni d'usines pour l'extraction des huiles des plantes médicinales en abondance dans cette région où se trouve un seul lycée, deux collèges, un hôpital local et quelques dispensaires mal équipés. En somme, cette délégation a besoin de projets pour accueillir le grand nombre de demandeurs d'emploi, avec notamment une exploitation judicieuse des richesses matérielles, notamment le tourisme écologique, sans pour autant omettre le secteur agricole, et ce, afin de satisfaire les besoins sociaux encore en-déça des aspirations des habitants.