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Faire face à l'évidence
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 07 - 2012


Par M.A. BOUHADIBA*
On le prévoyait partout, mais il faut se rendre à l'évidence, le raz-de-marée islamiste n'a pas eu lieu. Si on tient compte des gens qui n'ont pas voté, en Tunisie 20% de la population a voté pour eux, en Egypte c'était 25% et ils n'ont gagné que difficilement avec une petite marge de 2%. Les libéraux libyens ont soufflé la victoire avec 80% des sièges et le parti historique a dominé en Algérie. Au Koweït, le Parlement islamique a été dissous et il est peu probable qu'il renouvelle son exploit. Au Yémen, c'est un gouvernement de coalition, enfin, de l'avis même des Syriens, il serait difficile d'envisager un gouvernement islamiste dans une Syrie future car ceux-ci ne sont pas assez organisés.
Les masses arabes dans leur grande majorité n'ont pas adhéré au projet de société islamiste. Ceux qui ont fait le printemps arabe ont craint de sortir d'une dictature pour s'enfermer dans un système islamiste. Cela peut se comprendre car les arabes n'ont jamais eu de problème avec l'Islam, les seuls qui en ont eu sont les islamistes car ils avaient mélangé Islam et politique. Pour le commun des croyants qui vont tous les vendredis à la mosquée, un gouvernement islamiste n'apporte rien de plus à sa foi. Par contre, l'introduction de pratiques discutables inconnues de lui jusqu'alors, comme l'excision, le takfir ou le mariage coutumier, l'auront beaucoup inquiété et causé de longues nuits blanches à leur moitié.
L'impression assez répandue est que les régimes islamistes sont passéistes, leurs références remontent à plusieurs siècles, or il faut réaliser que l'homme arabe est aujourd'hui devenu moderne. Le portable, Internet et les chaînes satellitaires sont passés par là, l'information circule et le jeune arabe n'est pas différent du jeune anglais ou du jeune allemand.
Les islamistes jusqu'aux révolutions arabes vivaient dans la clandestinité et en ont beaucoup souffert. Vivre toute sa vie en dehors des lois ne prédispose pas particulièrement à respecter et même à représenter les lois de la république. Cela se voit lors des opérations coup de poing menées par les salafistes pour imposer leur propre loi, la plus flagrante était l'opération du palais Abdellyia. D'ailleurs, tous les régimes islamistes même modérés sont toujours accompagnés d'un cortège salafiste. Ces salafistes prônent la violence, or le citoyen arabe, après la révolution, n'aspire qu'à une seule chose: la paix et la tranquillité, il ne voit pas le drapeau noir jihadiste comme un emblème de ralliement.
Les citoyens arabes ont des problèmes pratiques quotidiens, ils espèrent qu'on leur trouvera des solutions rapides mais jusque-là, les performances des gouvernements islamistes n'apparaissent pas convaincantes. Une conférence d'anciens Premiers ministres qui se déroulait récemment dans un pays du Golfe, concluait que ces gouvernements n'avaient tout simplement pas encore le management.
Les islamistes ont introduit une nouveauté dans les pays arabes, c'est la notion d'argent en politique. Des milliards ont été dépensés pour les élections et pour développer leur parti. Les pays arabes qui ont fait la révolution sont pauvres et les pauvres ont avec l'argent des rapports simples. Ils savent que l'argent se gagne à la sueur du front et lorsqu'il y en a beaucoup, ils veulent savoir d'où il vient et pourquoi les pauvres n'en profitent pas. Devant ces sommes colossales, ils se posent la question si quelqu'un est prêt à investir autant d'argent pour gagner les élections, le fait-il seulement par amour du pays ?
Enfin, le citoyen arabe a compris que devant des gouvernements islamistes, l'Occident aurait tendance à se refermer. Il est sûr que nous ne sommes pourtant pas exclus de la communauté internationale, mais il ne semblerait pas non plus que nous en fassions tout à fait partie. Il y a comme de la méfiance de part et d'autre.
C'est un fait, l'islamisme peine à s'imposer sur la scène politique arabe. Les masses arabes n'ont pas suivi avec la diligence escomptée et les islamistes qui ont gagné les élections sont surpris qu'on ne leur montre pas plus de reconnaissance. Ils continuent de s'adapter et font des concessions aux sociétés civiles qui leur résistent mais entre-temps, l'opposition s'organise et ne refera pas la même erreur d'arriver en rangs dispersés, alors ces concessions suffiront-elles ou est-ce déjà trop tard ?


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