Répondre aux besoins de l'économie nationale constitue l'objectif premier de la formation professionnelle qui a été caractérisée par certaines lacunes au cours des dernières années dans la mesure où plusieurs jeunes qui ont subi une formation dans une spécialité donnée se trouvent dans la rue augmentant ainsi le nombre des chômeurs. Ils passent le plus clair de leur temps dans l'oisiveté en attendant de trouver un emploi – même temporaire – dans une entreprise. Rares sont ceux qui pensent à l'initiative privée même si l'Etat a mobilisé plusieurs mécanismes pour inciter les jeunes à s'installer à leur propre compte. D'ailleurs, le nombre des diplômés de la formation professionnelle enregistré au mois de mai de l'année en cours a atteint 10.855, dont 1.937 de niveau brevet technicien supérieur (BTS), 3.376 de niveau brevet technicien professionnel (BTP), 3.786 de niveau certificat de compétence professionnelle, 1.095 de niveau certificat de compétence, 270 de niveau certificat de formation professionnelle et 391 de niveau certificat de fin d'apprentissage. Se familiariser avec l'environnement de l'entreprise Quantitativement, et pour la nouvelle session, une capacité d'accueil de 37.733 postes de formation a été prévue au lieu de 36.385 au cours du mois de septembre de l'année précédente. Parmi le nombre de postes de formation, 25.447 ont été consacrés à la formation par alternance, 5.719 à la formation aux centres et 6.567 à l'apprentissage professionnel. La formation par alternance — même si elle a connu certains problèmes dus, entre autres au manque d'encadrement — a été maintenue vu les avantages qu'elle procure. En effet, les jeunes peuvent se familiariser avec l'environnement de l'entreprise dans laquelle ils pourraient être recrutés une fois leurs diplômes en poche. Les services compétents ont essayé d'assurer un certain équilibre régional pour éviter de favoriser le Grand-Tunis et les régions du littoral dans l'exploitation des équipements se trouvant dans les centres situés à l'intérieur du pays. Certains centres sont presque désertés à cause des spécialités inadaptées à la région, mais aussi suite à un désintérêt manifeste de la part des habitants dont certains préfèrent se déplacer dans des régions du littoral pour effectuer leur formation et éventuellement trouver un emploi. Pour l'actuelle session, les postes de formation sont répartis à travers les centres de formation de plusieurs régions à savoir 1.125 à l'Ariana, 1.345 à Kasserine, 1.026 à Kairouan, 1.025 au Kef, 2.317 à Monastir, 560 à Mahdia, 915 à Béja, 2.613 à Ben Arous, 1.940 à Bizerte, 550 à Tataouine, 296 à Tozeur, 5.667 à Tunis, 1.552 à Jendouba, 575 à Zaghouan, 665 à Siliana, 3.784 à Sousse, 887 à Sidi Bouzid, 2.339 à Sfax, 1.510 à Gabès, 345 à Kébili, 620 à Gafsa, 1.241 à Médenine, 1.843 à La Manouba et 2.993 à Nabeul. On constate ainsi qu'un grand nombre de postes de formation se trouve, par exemple, dans les centres de Kasserine, du Kef et de Jendouba qui sont considérés comme des gouvernorats défavorisés. Mais la capacité d'accueil doit être accompagnée d'un bon niveau pédagogique pour mettre sur le marché des professionnels et des techniciens en mesure d'entrer immédiatement dans la vie active et d'apporter le plus à l'entreprise. C'est ainsi que des nouveautés dans le domaine du contenu ont été décidées en vue d'assurer un meilleur rendement des centres de formation. Les spécificités régionales et des entreprises sont ainsi prises en considération. La restructuration de certains centres et l'installation de nouveaux à travers les régions constituent une opération d'envergure réalisée sur la base d'études approfondies. Sur les 136 centres de formation professionnelle, 48 sont des centres sectoriels, 61 sont spécialisés dans la formation et d'apprentissage alors que 14 sont destinés aux jeunes filles rurales et 13 réservés à l'artisanat offrant 371 spécialités de formation. Dans le cadre des réformes engagées, l'enseignement des langues, à savoir l'arabe, le français, l'anglais, ainsi que la culture sanitaire, la sécurité professionnelle, le sport, le code du travail, la culture de l'environnement et la maîtrise de l'énergie, la culture numérique et l'esprit d'initiative ont été adoptés. Les heures de formation générale ont été également modifiées pour passer de 200 à 240 heures pour les apprenants qui préparent le BTS. Les nouveaux projets – en cours de réalisation – concernent, entre autres, le centre sectoriel de formation en bâtiment dont un à Médenine, un centre pilote dans les métiers de l'aéronautique à El Meghira relevant du gouvernorat de Ben Arous qui sera opérationnel à l'horizon 2014 pour offrir des formations dans 7 spécialités de niveau BTP avec la mobilisation de quelque 42 formateurs. Parmi les centres restructurés, on peut citer le centre sectoriel de formation en construction métallique de Menzel Bourguiba et celui de la jeune fille rurale de Aïn Kettana à Nabeul. La coopération avec les partenaires étrangers — notamment la France et l'Allemagne — a débouché sur des projets intéressants. Ainsi, pas moins de 9 apprenants ont pu obtenir un titre professionnel français. Les centres concernés par cette coopération française sont le centre sectoriel de formation en bâtiment à Soliman et celui de Ben Arous, le centre de télécommunication de la cité El Khadhra, le centre sectoriel de formation en maintenance industrielle d'El Ouardia et le centre de formation et d'apprentissage de Sfax. Pour ce qui est de la coopération tuniso-allemande, elle intéresse 9 centres dont 3 à Sousse et 6 dans les gouvernorats de La Manouba, de Gabès, de Kébili, de Tunis, de Jendouba et de l'Ariana.