Le 4 novembre prochain, le rideau sera levé sur un nouveau championnat de Tunisie estampillé 2012-2013. Mieux vaut tard que jamais! Le précédent exercice a pu arriver à terme tant bien que mal, dans la souffrance et au prix de césariennes à répétition. Il a battu tous les records en termes d'affaires, sportives et extra-sportives, suscitant les haines et nourrissant les susceptibilités. Tout est bien qui finit bien, a-t-on envie de dire. Pourtant, il faut se garder de croire qu'une page blanche va s'ouvrir et que l'on va faire table rase de tous les litiges et de toutes les querelles pour quelques points de plus. Comme ça, par enchantement, subitement, sans crier gare! Levée attendue du huis clos Le premier changement, essentiel dans la gestion d'un jeu et d'un spectacle, a trait au retour du public dans les enceintes. Le ministre des Sports, Tarek Dhiab, a promis le week-end dernier d'en finir avec le huis clos dès la reprise du championnat après pratiquement une saison de silence de cathédrale, ou plutôt de cimetière affligeant les stades au pays. Sans pourtant bénéficier des avantages assurés par une telle mesure au niveau de la sécurité dans les enceintes sportives. Le comble, c'est cette poussée d'incidents et cette prolifération de la violence, alors que les matches étaient censés être régis par le régime du huis clos. La levée de celui-ci ne sera pas intégrale car, dans ce huis clos conditionné, on n'admettra que le public local et de plus de douze ans. Ce qui ne doit pas, au fond, empêcher le retour d'une certaine vie et d'une âme à la compétition. Par essence, un spectacle s'adresse à des spectateurs. Le derby tunisois survit à la répartition Le deuxième changement, et il est également fondamental, concerne la formule qui sera adoptée à partir du 4 novembre. Au lieu d'un championnat à un seul groupe, comme c'est la règle depuis la nuit des temps, on va assister à deux phases qui, paradoxalement, assureront des délais moins longs. La compétition sera plus condensée (du 4 novembre à la fin du mois de mai 2013), et tentera de récupérer l'énorme retard occasionné par l'exercice précédent. La première phase se jouera en deux groupes de huit clubs chacun. La répartition des 16 animateurs de la L1 Pro s'est faite sur la base du nombre de points assurés durant les trois dernières saisons. Cela a donné la composition suivante, qui sauve le derby tunisois et tout à la fois le choc du dernier exercice EST-CAB dans le cadre de la poule A, alors que la poule B rassemble tous les clubs du Sahel (ESS, ESHS et USM) : Groupe A : Espérance de Tunis (187 points), Club Athlétique Bizertin (140), Club Africain (127), Olympique de Béja (97), El Gawafel de Gafsa (93), Espérance de Zarzis (87), Avenir de La Marsa (76), Olympique du Kef (0 point, les trois dernières saisons, il jouait en Ligue 2). Groupe B : Etoile du Sahel (154 points), Club Sfaxien (138), Stade Tunisien (108), Club Sportif de Hammam-Lif (95), Jeunesse Sportive Kairouanaise (92), Espoir de Hammam-Sousse (82), Union Monastirienne (60), Stade Gabésien (0 point, les trois dernières saisons, il jouait en Ligue 2). Le résultat du dernier match pour le compte de la saison agonisante EGSG-ASM pourrait modifier cette répartition dans le cas d'une victoire d'El Gawafel. Celui-ci qui totaliserait alors 96 points irait en poule «B», alors que le CSHammam-Lif (95 pts) serait reversé dans le groupe «A». Au terme d'une première phase de 14 journées, on désignera le champion de Tunisie après un play-off auquel prendront part les deux premiers de chaque poule. Les trois clubs relégués seront connus au terme d'un play-out : deux directement relégués et un après un match barrage. De nouveaux rapports de force Au rayon des curiosités, on suivra avec attention la suite du duel épique EST-CAB qui constitua le clou de la saison précédente et son premier centre d'intérêt. A partir du mercato d'hiver, la donne va sensiblement évoluer avec les départs attendus de Youssef Msakni vers Lekhwya de Qatar et Yannick N'djeng vers Sion en Suisse dans les rangs «sang et or». Alors que côté nordiste, l'avant-centre libyen, Ahmed Zweï a signé avant-hier pour le club émirati d'Al Charjah, conduit par le Tunisien Faouzi Benzarti. Ces départs vont inévitablement modifier l'équilibre des forces. Mais il ne faut pas perdre de vue non plus le retour attendu au premier plan des animateurs habituels de la compétition, le CA, l'ESS et le CSS nettement en retrait tout au long de la saison finissante.