Le désistement pur et simple de l'investisseur est à mettre en exergue car, dans certains cas, le premier responsable du projet renonce volontairement à la poursuite de son initiative Des milliards sont investis dans un projet qui peut se trouver au bout de quelques mois ou années à bout de souffle Entre la déclaration de l'investissement et la réalisation concrète du projet sur le terrain un grand chemin — parfois semé d'embûches — doit être parcouru. C'est pour cela que le nombre des déclarations annoncées ne correspond pas toujours, après une période d'une, voire de deux années, aux projets réalisés. Parmi ces projets on compte notamment ceux de petite et de moyenne taille. Il est nécessaire également de faire la différence entre les déclarations faites par les investisseurs tunisiens et ceux des étrangers. Les petits promoteurs tunisiens, fraîchement diplômés de l'université, cherchent à s'installer à leur propre compte en optant pour un secteur rentable. Le problème est qu'un grand nombre de ces nouveaux investisseurs ne disposent pas de liquidités suffisantes leur permettant d'assurer leur autofinancement avant de demander un crédit d'une banque. Et cela constitue déjà un premier handicap qui nécessite beaucoup de temps pour pouvoir le surmonter. Malgré l'étude du marché et la réalisation des différentes procédures pour déposer enfin le dossier à l'Agence de promotion de l'investissement et de l'innovation, le projet peut tomber à l'eau malgré le soutien et l'accompagnement fournis pour assurer la réussite de son lancement. Il s'est avéré aussi que certains projets parviennent à faire leur démarrage mais ne poursuivent pas leurs activités et sont donc considérés comme des échecs. Pourtant, les déclarations d'investissements sont source d'espoir dans la mesure où elles promettent de recruter une main-d'œuvre spécialisée — et de contribuer donc à réduire le chômage —, de créer de nouvelles richesses et de participer ainsi à dynamiser les activités économiques dans le pays. Des facteurs décourageants A l'origine de l'impossibilité de concrétiser des déclarations d'investissement ou de l'échec du démarrage des projets des promoteurs tunisiens, plusieurs facteurs qu'il serait utile d'étudier et d'exposer afin que les nouveaux investisseurs qui souhaitent créer leur projet n'empruntent pas la même voie et évitent ainsi de perdre du temps. Le côté financier — bien qu'il soit placé en tête de liste des réclamations — ne constitue pas le seul problème rencontré sur le terrain. Le désistement pur et simple de l'investisseur est à mettre en exergue car, dans certains cas, le premier responsable du projet renonce volontairement à la poursuite de son initiative. Les procédures administratives longues et complexes, le manque d'expérience, la saturation de l'activité choisie sont autant de facteurs décourageants. Entre l'étude effectuée par un expert — qui se déplace certes sur le terrain et collecte les données nécessaires — et la réalité du terrain qui peut changer d'un jour à l'autre, le promoteur doit souvent prendre la mesure décisive, à savoir poursuivre ou arrêter. Les grands investisseurs étrangers sont, par contre, disposés à éjecter des fonds pour la concrétisation de leur projet auquel ils croient, acceptant le manque à gagner — parfois obligatoire — pendant les premiers mois des activités. Des millions d'euros sont ainsi investis dans un projet qui peut se trouver au bout de quelques mois ou années à bout de souffle. L'objectif étant de faire tourner une machine industrielle avec toutes ses composantes techniques et humaines et voir si elle entraîne un effet bénéfique dans un pays donné. Dans le cas contraire, l'investisseur ne trouve aucun inconvénient à arrêter la machine et à retourner chez lui en donnant à chacun son dû. Or, les investisseurs tunisiens dans les petites et moyennes entreprises n'ont pas la latitude de faire tourner «à vide» cette machine. Ils doivent, dès les premiers jours, réaliser des gains substantiels pour pouvoir rembourser leur crédit même si un délai de grâce est souvent accordé par les banques — payer les travailleurs recrutés en exigeant d'eux, dès le démarrage des activités, un rendement sans compter les autres frais énergétiques et autres. D'où la nécessité de continuer à encourager l'investisseur tunisien grâce aux primes et des sessions de formation. Le souci est aussi d'attirer de l'argent frais des investisseurs étrangers qui sont intéressés par le site Tunisie en leur permettant, au moins, de faire le lancement de leur projet. Des conditions favorables à l'investissement sont la base de toute opération promotionnelle. Certains investisseurs étrangers exigent le transfert total de leurs bénéfices obtenus dans leur pays. La Tunisie peut gagner sur d'autres fronts, à savoir le recrutement et le transfert technologique...