Tout ce que l'EST laisse entrevoir ne manque ni de classe ni d'allure. Il met en évidence une équipe de très haut rang, pour ce qu'elle est et pour ce qu'elle symbolise... Il y a un vrai sujet de réflexion sur cette culture de club qui fait avancer l'Espérance au gré des divers enjeux. Les leçons du passé semblent être retenues et l'équipe a enfin compris. Compris comment gérer les dernières minutes fatales, comment résister sans paniquer à la pression, comment plier sans rompre. Parfois remuée, mais toujours bien disposée et bien carrée, elle a fini de colorier le dessin au crayon et aux couleurs entamé il y a quelque temps. Au fait, comment l'équipe espérantiste a-t-elle réussi à grandir et à s'élever à ce niveau ? Les exploits et les résultats acquis récemment en font la continuité d'une politique, la pérennité d'un apprentissage long d'une décennie. On n'achète pas cette expérience dans les supermarchés, mais en jouant certainement le plus grand nombre de matches de coupe d'Afrique. Au-delà de son formidable palmarès, c'est l'esprit de groupe, les valeurs véhiculées, les principes déroulés, les règles portées qui donnent à l'EST l'aptitude de faire la différence. Un exemple, un vrai, pour tous. Le symbole vivant d'un football irréprochable et dont on attend qu'il fasse école. La recette est évidente: technique, plus rigueur et agressivité, plus fierté du maillot. Les qualités physiques et techniques ne sont pas cependant suffisantes si on n'y ajoute pas la générosité, le dépassement de soi, s'il n'y a pas ces ingrédients qui provoquent l'émotion. Tout cela, ça ne se décrète pas du jour au lendemain. C'est une question d'état d'esprit. Maâloul ne s'est pas contenté de tirer l'équipe vers le haut, mais il l'a aussi ressourcée par le fond. C'est justement ce qu'on peut déduire à travers la qualité des passes, le mouvement, les déplacements, l'agressivité au milieu et surtout la vitesse qui font terriblement mal à ses adversaires. Dans l'alternance de jeu long et de jeu court. Dans la volonté de ne jamais abandonner le jeu à son adversaire et de chercher toujours à aller de l'avant. Dans toute cette entreprise, chaque joueur sait ce qu'il a à faire et tout le monde fait son travail. De manière générale, ce qui prime vraiment dans cette équipe, c'est un jeu à grosse dominante technique. Tout est fondé là-dessus et sur la maîtrise de la balle. Résultat: quels que soient les tâches défensives ou offensives, ou les gestes à accomplir, les joueurs ne sont jamais embêtés avec le ballon. Donc jamais en difficulté pour bien faire repartir le jeu de derrière, là où tout commence. Et même si ça ne sonne pas comme un cliché, on sent une envie terrible sur le terrain, une grinta, un désir farouche de gagner, une grande fierté aussi à porter le maillot du club, et donc une véritable culture de la gagne. Mais quand on dit que l'on veut être fort, on ne doit pas oublier que les autres le sont aussi. Ainsi, dans leur style inimitable, où tout le monde attaque et tout le monde défend, les joueurs ont l'objectif primordial de jouer le plus haut possible. Ils ont compris que chaque match en lui-même n'est que la conséquence de toute une série d'attitudes et d'adoption de valeurs et qu'ils devraient dérouler leur style de jeu à la perfection. Gagner une fois la Ligue des champions, ça peut arriver à tout moment. Le football est en effet un jeu qui permet que cela se produise. Mais gagner, gagner et encore gagner, ce n'est pas à la portée de tout le monde. Cette équipe espérantiste, au sommet du football, a déjà gagné sa place dans l'histoire. Elle s'est envolée à une altitude jamais atteinte pour marquer la coupe d'Afrique de son empreinte. Etendard majestueux d'un football flamboyant qui paraît toujours aussi maître de lui-même, aussi ambitieux et aussi solidaire et qui ne cesse d'ébranler les esprits. Tout ce qu'elle laisse entrevoir à travers ses différentes prestations ne manque ni de classe ni d'allure. Il met en évidence une équipe de très haut rang, pour ce qu'elle est et pour ce qu'elle symbolise.