Dans l'entreprise «sang et or», tout le monde semble savoir ce qu'il a à faire et tout le monde fait son travail. L'histoire ne dit pas encore si l'Espérance sera une fois encore capable de se maintenir au sommet et de préserver son ascendant, mais la maîtrise collective, la cohérence, l'engagement physique et le mental qu'elle ne cesse d'afficher découlent forcément d'une certaine logique. Ce qui retient l'attention dans cette équipe, c'est tout particulièrement son jeu à grosse dominante technique. Tout est, en effet, fondé là-dessus. Résultat : quelles que soient les exigences défensives ou offensives, ou les gestes à accomplir, les joueurs ne sont jamais embêtés avec le ballon. Donc jamais en difficulté pour bien faire repartir le jeu de derrière, là où tout commence. Au fait, l'EST possède une envie terrible sur le terrain, un désir farouche de gagner et donc une véritable culture de la gagne. Dans leur style inimitable, où tout le monde attaque et tout le monde défend, où l'objectif primordial est de prendre possession de la balle le plus vite et le plus haut possible, les joueurs mettent ainsi le feu à la compétition. Autant dire que l'équipe est dans ses temps de passage habituels et qu'elle trace sa route dans ce championnat avec le talent qu'on lui prête, l'ambition qu'on lui connaît, le mental qu'on lui envie et la réussite qu'on lui jalouse. Dans cette expression collective et dans le message qu'elle s'efforce de délivrer, la formation «sang et or» n'hésite pas à préconiser le changement dans la continuité. Quand on a un effectif riche et compétitif, la réforme des conceptions tactiques devient facile à adapter. La reconversion de Zouaghi à l'axe central de la défense et le passage de Ben Mansour sur le flanc gauche ont permis à l'équipe de s'orienter vers de nouvelles tendances, de nouvelles prérogatives de nature à relooker son style défensif, à étoffer son registre, en y ajoutant désormais d'autres valeurs et d'autres atouts. Au sein de cette entreprise, tout le monde semble savoir ce qu'il a à faire et tout le monde fait son travail. Ils mettent le turbo!... Il y a, en effet, comme un langage commun, un code à travers lesquels l'équipe s'exprime sur le terrain. Cela tient à la mentalité profondément collective des joueurs, à leurs prises de risque, à leur capacité de mettre de l'intensité et à offrir du mouvement en permanence. Cela tient aussi au tempérament de Maâloul qui, dans sa quête constante du vrai et dans sa fidélité à la valeur du jeu, il préconise une expression typée fondée sur l'instinct et la créativité. Une manière d'optimiser les points forts de son équipe. Une façon aussi de suggérer que c'est la possession de la balle, la maîtrise et la conservation, la qualité technique dans la passe et le dernier geste, la vitesse et l'efficacité dans la surface qui feront toujours la différence. Il ne s'embarrasse ni de sentiments ni d'artifices, et va à l'essentiel. Sa démonstration d'entraîneur s'écarte peu de la discipline et du rationnel, de la méthode et de l'intelligence, et sa réussite sonne comme une évidence. Avec lui, le football de l'Espérance est synonyme de puissance, de force, d'engagement et d'endurance. Mais aussi de jeunesse, de créativité, de vitesse et de volonté constante d'attaquer, d'éviter de reculer et de se propulser toujours à l'avant. Dans ses différentes versions, l'EST montre ce que le football veut dire. Mais il lui reste toujours à le montrer au plus haut niveau qui soit.