«Le ministère des Affaires étrangères s'adonne, aujourd'hui, à une diplomatie partisane et non pas à une diplomatie d'Etat», a estimé le secrétaire général du Parti unifié des démocrates patriotes, Chokri Belaïd, qui décortiquait, hier, aux côtés d'un aréopage d'hommes politiques et d'intellectuels, la politique extérieure de la Tunisie post-révolution. A cet égard, il a critiqué l'ingérence flagrante du gouvernement dans le conflit palestino-palestinien et son parti pris au gouvernement démissionnaire à Gaza. Face aux mutations que connaît le monde arabe, la Tunisie doit mettre en place une stratégie diplomatique qui fait prévaloir les intérêts communs et prône les valeurs de fraternité et d'unité, de manière à garantir le développement du pays et en préserver la sécurité et la stabilité, a-t-il indiqué, avisant que «l'axe entre la Tunisie et la Libye ne doit pas être formé aux dépens de l'Algérie». «L'accord sur l'accès de la Tunisie au statut de partenaire privilégié de l'Union européenne (UE) demeure subordonné aux autres cercles de décision», a-t-il encore dit, estimant que le gouvernement provisoire adopte les mêmes orientations que l'ancien régime. Pour le secrétaire général du Parti de la réforme et du développement, Mohamed Goumeni, «la politique extérieure actuelle n'est pas fiable à la révolution et n'a pas soutenu un choix national indépendant». Le président-fondateur du réseau de Tunisie pour les droits, les libertés et la dignité, Abdeljalil Dhahri, a, pour sa part, estimé que les orientations nationales doivent être totalement indépendantes des diktats extérieurs, dont l'Europe, le Qatar et les Etats-Unis d'Amérique. Bien qu'il ait pris la défense du gouvernement, le dirigeant du mouvement Ennahdha, Laâjimi Lourimi, a reconnu les erreurs de la politique extérieure du gouvernement, faisant remarquer que « ces erreurs, dont notamment l'expulsion de l'ambassadeur de Syrie à Tunis, trouvent leur explication dans l'esprit de la révolution et non pas dans les coutumes diplomatiques». La politique extérieure de la Tunisie post-révolution a été débattue lors d'une conférence organisée à Tunis, l'initiative du réseau de Tunisie pour les droits, les libertés et la dignité.