La Royaume-Uni alloue 12,7 Milliards de Dollars pour les victimes du scandale du Sang Contaminé    Qatar annonce un excédent budgétaire de 549 millions de dollars, les détails …    Lai Ching-te prête serment comme nouveau président de Taïwan et lance un appel à Pékin    Qui est Mohammad Mokhbér, nouveau président par intérim Iranien ?    Tunisie – Feki auditionné demain à l'ARP à propos des migrants irréguliers    Tunisie – Diminution des prix des volailles et des œufs    Zone Euro : Les tensions géopolitiques constituent une source de risque importante    Urgence en Iran : L'hélicoptère présidentiel s'écrase, la nation retient son souffle pour Raïssi    Le premier ministre slovaque hors de danger après la tentative de son assassinat    Les bienfaits de l'avoine : Pourquoi les experts recommandent d'en consommer quotidiennement ?    Météo : ciel nuageux et pluies éparses    Prix des Critiques Arabes : Le film tunisien « Les Filles d'Olfa » rafle trois prix à Cannes    Face à cette frénésie délirante, le pays cherche désespérément ses sages    Le président colombien réagit au tifo de l'Espérance sportive de Tunis    Manifestaion à l'avenue Habib Bourguiba : Soutien massif à Saïed contre la corruption et l'ingérence    En vidéos - Le folklore s'invite à la manifestation de soutien à Kaïs Saïed    Coupe de Tunisie—huitièmes de finale—Ahly Sfaxien – ESS (0-1): L'Etoile au corps à corps    Coupe de Tunisie— L'ASM se qualifie en quarts de finale: L'aura d'antan !    Ligue des champions — finale aller — EST-Al Ahly (0-0): Verdict reporté ...    Mes humeurs: L'Ode à la joie    «Genèse sculpturale » de Hechmi Marzouk à la Galerie Saladin, du 18 mai au 23 juin 2024: Du bronze à l'émerveillement...    Tribune: « Mare Nostrum en danger »    Intelligence artificielle: Des opportunités offertes pour le marketing digital    CONDOLEANCES    En prévision de la saison estivale: Assainissement tous azimuts du littoral    Pourquoi: Savoir gérer…    Médicaments génériques et biosimilaires en Tunisie: A pas sûrs, mais lentement !    En photos - Manifestation de soutien au président de la République    IDE en Tunisie : attirer et fidéliser    Classement des gouvernorats par nombre de lits dans les hôpitaux publics    Quelle est l'orientation future du dollar?    Tunisie – Les banques disposées à contribuer au financement d'initiatives éducatives    Tunisie – Arrestation de six takfiristes recherchés    Tunisie – METEO : Pluies orageuses sur le nord    Finale aller Ligue des champions africaine : match nul entre l'EST et Al Ahly    Violents affrontements dans la ville de Zawiya dans l'ouest libyen    Match EST vs Al Ahly : où regarder la finale aller de la ligue des champions samedi 18 mai ?    Henri d'Aragon, porte-parole de l'Ambassade de France en Tunisie: Allez l'Espérance !    Tunisie Météo : pluies et hausse légère des températures    Symposium international 'Comment va le monde? Penser la transition' à Beit al-Hikma    Rencontre avec les lauréats des prix Comar d'Or 2024    Hechmi Marzouk expose 'Genèse Sculpturale' à la galerie Saladin du 18 mai au 23 juin 2024    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    Mokhtar Latiri: L'ingénieur et le photographe    La croissance n'est pas au rendez-vous    Palestine : la Tunisie s'oppose aux frontières de 1967 et à la solution à deux Etats    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Traitement pastoral d'une crise institutionnelle
Ugtt-Ennahdha-Gouvernement
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 12 - 2012

Malheureusement, la politique en est encore à un stade pastoral en Tunisie. Trop d'archaïsmes l'imprègnent profondément. La crise de la centrale syndicale, l'Ugtt, aux prises avec le gouvernement et le mouvement Ennahdha, en est témoin.
En fait, quelles sont les donnes en place ? La crise est ouverte. Le ministre et porte-parole du gouvernement, Samir Dilou, a reconnu les faits déclencheurs. Des groupes autoproclamés et dits «de protection de la révolution» ont ouvert les hostilités. Ils ont provoqué les syndicalistes, mardi dernier, devant le siège central de l'Ugtt place Mohamed-Ali à Tunis. Des échauffourées et violences graves s'ensuivirent. L'inféodation de ces groupes au mouvement Ennahdha n'est un secret pour personne.
Exaspérée, l'Ugtt a tenu le lendemain une commission administrative générale. On escomptait une réaction plus ou moins mesurée. Entre-temps, M. Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, a tenu une conférence de presse. Il y a préconisé de procéder aux perquisitions dans les sièges de l'Ugtt, l'accusant d'y entasser des gourdins et des armes. La tension en est encore montée d'un cran. La commission administrative de l'Ugtt a alors décrété la grève générale pour le 13 décembre. Elle a en même temps exigé du gouvernement de dissoudre lesdits comités de protection de la révolution et de traduire en justice les fauteurs de trouble du mardi 4 décembre. Les syndicalistes ont annoncé en sus le dépôt d'une plainte auprès de l'Organisation internationale du travail (OIT). Des leaders de la centrale syndicale ont exigé également des excuses publiques du mouvement Ennahdha au peuple tunisien.
En somme, l'Ugtt a été réactive tout au long de cette crise. Outrancièrement au regard de certains observateurs. N'empêche. Réclamée par plusieurs personnes, la médiation entre l'Ugtt et Ennahdha a jusqu'ici échoué. Cependant, force est de constater que les institutions n'ont guère fonctionné. Juste des initiatives individuelles, si généreuses soient-elles. Ou, tout au plus, un dîner organisé par le président de la République que certains dirigeants de partis (Hamma Hammami et Chokri Belaïd du Front populaire) ont boycotté d'emblée. Ils y dénoncent la présence de M. Rached Ghannouchi.
C'est dire qu'en cette phase transitoire, les instances de dialogue font défaut. Ou sommeillent. On aurait bien escompté un rôle de l'Assemblée constituante. Source originelle et fondatrice de tous les pouvoirs en place, elle se réduit désormais à une arène d'interminables joutes partisanes.
En même temps, étrangement, le chef du gouvernement, M. Hamadi Jebali, se claquemure dans un mutisme décapant. Lors des douloureux événements de Siliana, il avait pourtant parlé là où il ne fallait pas. Ses fameux propos («Il n'y a plus de «dégage»... le gouverneur de Siliana ne dégagera pas et pour le dégager, il faudra me dégager moi-même auparavant») avaient jeté de l'huile sur le feu. Entre-temps, le gouverneur de Siliana a été dégagé et Hamadi Jebali est toujours en poste.
Lors de la crise actuelle, tout le monde parle, ou presque. Sauf le chef du gouvernement. Pourtant, on observe une dissonance entre les propos conciliants des nahdhaouis au gouvernement (Dilou et Abdellatif Mekki, notamment) et les déclarations tonitruantes et à l'emporte-pièce des autres responsables nahdhaouis strictement partisans.
Bien évidemment, être aux commandes de l'Etat impose un maintien, un profil et un discours. Même si, encore une fois, la communication de crise ne semble guère être le point fort du gouvernement.
En tout état de cause, paradoxes il y a. En premier lieu, les phases transitoires sont par essence fondées sur le consensus. Et si les structures, instances et dynamiques de dialogue y font défaut, c'est qu'il y a anguille sous roche. Cela témoigne de sérieuses lézardes dans l'édifice.
Le paradoxe est double en fait. Ennahdha et le CPR avaient boycotté, mi-octobre, le Congrès de dialogue national de l'Ugtt. Les deux partis sont aujourd'hui au centre du différend avec la centrale syndicale.
Il semble par ailleurs que des tempéraments individuels, des inclinaisons et des inimitiés personnelles interfèrent dans cette crise. Ce qui en dit long, là aussi, sur la faiblesse, voire l'inconsistance caractérisée, de la classe politique dans son ensemble. Elle impose de fait un traitement pastoral d'une crise institutionnelle. Ce qui est une autre manière de la faire perdurer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.