En raison des soubresauts, ici et là, par intermittence, le trafic demeure toujours imprévisible et n'est jamais régulier, au poste frontalier de Ras Jédir ; et on ne sait pas qui a tort qui a raison, tunisiens ou libyens. Hier matin, plusieurs citoyens libyens, principalement des conducteurs de camions, ont observé un sit-in à ce point de passage, de l'autre côté de la frontière. Approché, l'un d'eux, Jilani Z., déclara « Nous sommes vraiment maltraités en Tunisie. A Ben Guerdane, on saccage nos voitures, on nous prend notre argent, on nous tabasse...», et d'ajouter «Si la douane libyenne empêche les commerçants tunisiens de faire passer des marchandises sans effectuer les formalités administratives, nous n'y sommes pour rien, j'espère. Pourquoi c'est nous qui payons la facture ? Par cette manifestation pacifique, nous voulons attirer l'attention des autorités libyennes et tunisiennes pour qu'elles interviennent et règlent définitivement le trafic entre les deux pays frères, parce qu'à Ben Guerdane, il n'y a plus de sécurité». Du côté Tunisien, c'est une version différente qui nous a été relatée par Abdelaziz D. d'El Hamma qui affirme que « ce sont plutôt les Tunisiens qui se trouvent maltraités en Libye. Il y a un barrage tenu par des hommes armés, non loin de Ras Jédir. Et aucun camion chargé de marchandises ne doit passer, dans les deux sens, s'il ne paie pas une somme d'argent. Si ces conducteurs protestent aujourd'hui, c'est tout simplement parce qu'ils veulent que leur compatriote qui a commis un accident mortel à El-Ktar (Gafsa) et qui est toujours en garde à vue, soit libéré». Saisie d'une importante quantité de boissons alcoolisées Les points de contrôle fixes, au Sud, dans les gouvernorats de Médenine et Tataouine, principalement, sont nombreux. Et, en plus de Hassi Amor, Allamet, Chehbania, Point 14, Remada, Dhéhiba, sans compter les deux postes frontaliers Wazen-Dhéhiba, d'un côté et Ras Jédir, de l'autre, les patrouilles mixtes et mobiles sont omniprésentes, jour et nuit, sur toute la frontière, pour faire face à la contrebande. Elles ont réussi des coups spectaculaires et fait avorter plusieurs opérations de commerce illicite. Au cours de la semaine dernière, entre Remada et Tataouine, des armes à feu ont été saisies. Dans la localité de Chehbania, entre Médenine et Ben Guerdane, au niveau d' un barrage de contrôle dressé devant le poste de la Garde nationale, les agents ont mis la main sur une grande quantité de boissons alcoolisées estimée à 500 mille dinars, à bord d'un camion et dissimulées sous des matériaux de construction, en direction de la Libye.