Le fléchissement de l'équipe stadiste est la conséquence d'un contre-emploi.. On ne peut parler d'échec que lorsqu'on pensait pouvoir réussir. Ce n'était point le cas du Stade dont la défaite à Sfax est tout simplement la conséquence d'un déséquilibre de force évident entre les deux protagonistes. Le dernier mot est revenu à l'équipe qui a le plus joué pour gagner, la plus entreprenante dans le jeu et surtout aux phases offensives les plus accomplies. Il est de plus en plus reproché à l'équipe stadiste de ne pas présenter un jeu collectif à la hauteur de l'investissement accompli jusque-là. Orok , Ben Salem, Ghannem, Marcel Koissy, Khalloufi, et la liste est encore longue, n'ont pas encore apporté le plus escompté. Avec de l'argent, on acquiert un fonds de commerce. C'est avec le temps qu'on construit un fonds de jeu. Ça ne vous rappelle rien ? Les joueurs stadistes d'aujourd'hui ressemblent-ils à ceux d'hier? Les qualités collectives et individuelles sont presque les mêmes. Le plus inquiétant, c'est qu'on continue à leur demander la même chose. Une prudence excessive dans le jeu au point que les joueurs ont du mal à se libérer sur le terrain. Les dispositions naturelles sont sacrifiées pour laisser place aux restrictions tactiques. La réussite, au ST, aujourd'hui comme hier, se mesure aux ballons récupérés. On travaille surtout les tactiques défensives et Ghraïri a tendance, à l'instar de beaucoup de ses prédécesseurs, à demander de plus en plus aux attaquants de participer au travail défensif. Il oublie qu'en faisant cela, il les oblige à s'éloigner de leur mission principale qui consiste à marquer des buts. Pourtant, c'est à travers leurs performances de buteurs que ces derniers sont encensés ou critiqués et non pas sur le nombre de ballons qu'ils doivent récupérer. Il arrive que l'attaquant d'aujourd'hui évolue, comme c'était le cas de Haythem Ben Salem contre le CSS, seul en pointe. C'est souvent difficile, surtout dans les matches où la pression est énorme et qu'il se trouve seul face à deux défenseurs centraux. Plusieurs équipes ont pu certainement réussir sans avoir de grands attaquants, mais à condition que d'autres joueurs disposent des qualités susceptibles de leur permettre de s'acquitter de cette tâche. Il ne peut y avoir de grande équipe sans un ou deux joueurs capables de faire la différence. Toujours qu'il est plus facile aujourd'hui de former des joueurs qui détruisent plutôt que des joueurs qui construisent. Et ça ne concerne pas uniquement les attaquants. On voit peu de joueurs offensifs qui s'engagent dans des mouvements collectifs. Avec un discours qui se répète de plus en plus, Karim Chammari défend les options de Ghraïri. Il parle d'une «bonne application tactique en première mi-temps». Il n'hésite pas à affirmer que «le ST a fait l'essentiel au cours de cette période de jeu et que le rendement des joueurs était irréprochable!...». Pour lui, certainement comme pour l'entraîneur en chef, «c'est le premier but encaissé au début de la deuxième mi-temps qui a tant déstabilisé l'équipe». Il reconnaît cependant que le ST était «en manque de solution, qu'il était la plupart du temps incapable d'élever le rythme du jeu». Il fallait cependant reconnaître que le fléchissement que l'équipe stadiste avait connu en deuxième mi-temps était la conséquence d'un contre-emploi. Après la défaite de Sfax, certains ont commencé à parler de l'éventuel départ de Ghazi Ghraïri qui serait intéressé par une nouvelle expérience au Golfe. D'autres parlent d'un ultimatum qui lui aurait été fixé. Pour le moment, il n'y a ni ultimatum, ni remplacement. On attend justce une réponse sur le terrain et non des discours. Demeure une question qu'on omet souvent : par-delà le côté sportif, le malaise est-il financier ? Au Stade, on parle de joueurs non payés depuis... octobre.