Durant le mois de janvier, la fédération tunisienne des ciné-clubs change de cap pour son événement mensuel Un ticket pour.... Après celles consacrées au réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, c'est au tour des œuvres de l'Egyptien Youssef Chahine de faire l'objet d'une rétrospective, chaque samedi, à la maison de la culture Ibn-Khaldoun. Auteur aux multiples casquettes —surtout celles de scénariste, réalisateur, acteur et producteur— il est le maître d'une œuvre qui retrace autant son évolution professionnelle que son parcours personnel. Le fils du Nil est tout autant l'enfant de la Méditerranée. Il est né le 25 janvier 1926 dans la ville cosmopolite d'Alexandrie, qu'il a porté et porte encore dans son cœur et dans ses films. Ces derniers s'étalent sur un demi-siècle, depuis son premier opus Papa Amin, réalisé en 1950, jusqu'à Le chaos, co-réalisé en 2007 avec son disciple Khaled Youssef. Dans ses films, un soucis esthétique côtoie souvent une recherche thématique, sous un regard qui gagne en profondeur. Ses débuts classiques ont ainsi conduit à des œuvres plus engagées et plus sociales. Gare centrale, sorti en 1958; dans lequel il interprète le fameux rôle de «Gnaoui», a marqué une tournure dans sa carrière et l'a révélé à l'international. Il sera le premier du cycle Un ticket pour... et sera donc projeté le samedi 5 janvier. Le suivant sera Le moineau, qui nous avance une quinzaine d'années dans le parcours de Youssef Chahine. Réalisé en 1972, ce film revient sur un épisode marquant de l'histoire récente égypto-arabe, celui de la «Naksa» de 1967. Le samedi d'après, le 19 janvier, sera consacré à un atelier d'analyse animé par l'enseignante à l'Institut des beaux-arts de Tunis, Mirvat Medini Kammoun. Pour le 26 janvier enfin, le film choisi est Le retour de l'enfant prodigue, sorti en 1976 et portant à son tour le regard du réalisateur sur la défaite de 1967. Ce cycle en hommage à Youssef Chahine nous propose certes uniquement trois parmi plus de 30 œuvres qu'il a signées entre 1950 et 2007, mais il transmet un message à travers ses choix : que l'on doit continuer de rêver, pour soi-même et pour la patrie. Il nous présente l'une des principales facettes filmiques de Youssef Chahine, celle de l'engagé, socialement et politiquement, qui n'a cessé de porter le soucis de son pays et de ses compatriotes au grand écran. Les projections commencent à 15h00.