Réalisé par Amor CHRAIET Le secteur du transport connaît, ces derniers temps, une très forte agitation qui dénote, sûrement, une tendance de changement. Les projets et les idées foisonnent à tel point que l'observateur ordinaire ne sait plus à quoi s'en remettre. Coup sur coup, on annonce le lancement d'une initiative inédite comme ce fut le cas de l'importation surprise de 20.000 triporteurs ou l'avancement des travaux sur le futur réseau ferroviaire ou encore l'acquisition de nouveaux trains pour voyageurs... Mais, d'un autre côté, on voit et on entend des réactions de refus des professionnels ou de manifestations contre des mesures prises dans tel ou tel domaine (taxis, plans d'assainissement...). Progressivement, le paysage du transport et, particulièrement, celui des voyageurs se modèle et prend une nouvelle forme. Mais pas nécessairement dans le bon sens. En témoigne le malaise ressenti par les taxis ou les transporteurs privés agréés. L'invasion par des transporteurs clandestins dont le nombre augmente de jour en jour accumule les dégâts. Les «victimes» se sentent abandonnées à leurs sorts et ne savent plus quoi faire au juste. Des solutions suicidaires pointent à l'horizon. D'aucuns envisagent de mettre leurs taxis au garage et de se tourner vers d'autres métiers. De toute évidence, les opérateurs ne semblent pas voir de solutions immédiates puisque la situation échappe, quasiment, à leur contrôle. Les autorités réagissent de façon ponctuelle en colmatant les brèches sans toutefois réussir à arrêter l'hémorragie. L'usager, lui, subit les contrecoups de cette crise. Les difficultés de déplacement deviennent de plus en plus intenables. Pour aller au travail ou en revenir il faut s'armer d'une grande patience. Chaque jour est l'occasion de puiser dans son sac à idées pour réussir à trouver un moyen de transport. Bus, trains, métros sont bondés aux heures de pointe. Comme d'habitude ! Les taxis sont introuvables ou occupés. Les taxis collectifs sont pris d'assaut avant même de décharger des clients arrivés à destination. Les bus privés des sociétés agréées font, plus ou moins convenablement, leur travail. Au niveau des bus de la Transtu, on n'a remarqué aucun changement. Devant ce tableau qui n'est pas très reluisant, les espoirs restent permis. Le citoyen croit toujours qu'il y aura, sinon une solution radicale aux problèmes, du moins une amélioration des conditions de transport. Une lecture des horizons qui se dessine tout au long des années et des programmes de modernisation, il y a des lueurs d'espoir. La mise en œuvre de certains plans (l'électrification tant attendue de la ligne de la banlieue sud Tunis-Borj-Cédria, l'exploitation de nouveaux trains sur ce même axe), l'annonce de la modernisation de l'infrastructure du transport dans son ensemble (aménagement des stations, concertations avec les professionnels et les routiers...), la rénovation espérée de la ligne TGM et l'extension de ce réseau à d'autres dessertes dans la banlieue nord... sont autant d'indices qui tardent à se concrétiser, certes, mais qui ne manquent pas d'alimenter un certain optimisme chez le Tunisien. Articles liés : - Offre et demandes de transport : Une course folle - Grands projets : Le rêve est permis - Tunisair : Promesse d'un retour à l'équilibre à partir de 2014 - Le métro de Sfax : mythe ou réalité ?