Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a affirmé, mardi, à Tunis, que l'Union européenne (UE) continuera, «par l'intermédiaire du partenariat privilégié», à accompagner la transition tunisienne et à soutenir tous les acteurs du processus de démocratisation. «L'Union européenne est un ami et un partenaire privilégié de la nouvelle Tunisie», a assuré M. Van Rompuy dans une déclaration à la presse au terme de son entretien avec le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, au palais «Dar Dhiafa» à Carthage. Il a exprimé ses «félicitations au peuple tunisien pour les célébrations qui ont marqué, lundi, l'anniversaire de la révolution de la liberté et de la dignité». La rencontre avec le chef du gouvernement a été «très positive», a souligné le président du Conseil européen, ajoutant que suite à l'accord politique sur le partenariat privilégié conclu en novembre dernier et concrétisé par le nouveau plan d'action à l'occasion du conseil d'association à Bruxelles, «l'UE est prête à progresser plus rapidement dans le renforcement de ses relations avec la Tunisie par la mise en œuvre de ce plan arrêté d'un commun accord». Mettant en exergue les différents enjeux de la transition politique et économique en Tunisie, le responsable européen a dit « encourager les autorités tunisiennes à continuer à aller de l'avant dans le processus de démocratisation et en particulier dans le domaine de l'indépendance de la justice et des médias, le renforcement du rôle de la société civile et de la femme, la consolidation de la démocratie et de la liberté ainsi que la réforme du secteur de la sécurité». Les tensions politiques et sociales croissantes «sont bien sûr inquiétantes», a-t-il concédé, «mais il est important que l'ensemble des acteurs de la transition consentent tous les efforts nécessaires pour créer un climat de dialogue constructif et de respect mutuel», a-t-il estimé. M. Van Rompuy a, en outre, indiqué avoir proposé au chef du gouvernement et au président Marzouki l'envoi d'une mission d'observation électorale de l'UE pour les prochaines élections législatives «dans le but d'appuyer le processus démocratique». Sur le plan économique, l'UE se tient résolument aux côtés du peuple tunisien durant cette phase de transition difficile et a accru de manière substantielle son aide financière à la Tunisie, aide principalement consacrée à l'amélioration des performances économiques du pays et à la lutte contre la pauvreté, a-t-il avancé. En parallèle, l'UE a proposé de négocier des accords, notamment sur le commerce, le ciel ouvert et l'harmonisation des normes techniques qui concourront favorablement à relancer le développement économique tunisien et contribueront à attirer de nouveaux investissements étrangers. Le chef du gouvernement provisoire s'est pour sa part déclaré «très satisfait» des résultats des concertations et du processus «édifié d'un commun accord» avec le Conseil européen. «Nous avons conclu avec succès une série de rencontres couronnées par une réunion, ce matin, d'hommes d'affaires et d'acteurs sociaux et économiques», s'est-il félicité. L'accès de la Tunisie au statut de partenaire privilégié de l'UE «constitue pour nous un pas important», a-t-il soutenu, espérant voir les liens se consolider davantage «non seulement avec la Tunisie mais également le Maghreb et les pays arabes».