Encore une fois, les enseignants des collèges et des lycées menacent d'entrer en grève les 22 et 23 janvier 2013. Après le mouvement déclenché le 22 novembre dernier et qui a, selon les dires des syndicalistes, enregistré un taux de réussite de plus de 90 %, ce nouveau débrayage de deux jours semble faire revenir les choses à la case départ. La crainte pour les parents, c'est de voir leurs enfants privés de trois jours de cours – en plus des 22 et 23 janvier, il faut ajouter le 24 qui est férié pour cause de Mouled. Le Syndicat général de l'enseignement secondaire est engagé, ainsi, dans un bras de fer avec deux ministères: le ministère de la Jeunesse et des Sports et celui de l'Education. Il accorde un délai jusqu'au 19 janvier pour le démarrage d'éventuelles négociations avant de mettre sa menace à exécution. Les raisons de cette grève sont quasiment les mêmes. Elles sont placées sous le thème de l'amélioration des conditions de travail et de l'application des conventions et accords conclus. Dans un manifeste, l'Ugtt expose 9 revendications. La première touche aux promotions professionnelles. Le syndicat appelle à la promulgation des décrets organisant les promotions selon les taux et les conditions convenus, à faire en sorte que le rythme de ces promotions soit proportionnellement ascendant, à instaurer des montants de primes de promotion conforme aux grades et à doubler le montant de ces primes pour toutes les catégories. Une autre revendication concerne l'âge de la retraite en raison de la pénibilité de la tâche. À cet égard, il est demandé au ministère de l'Education d'accélérer les procédures et de préparer les textes de loi qui devraient permettre à ceux qui le désirent de bénéficier de la retraite à partir de 55 ans et après 30 ans de service et, aussi, d'instaurer une prime de pénibilité. Sur un autre plan, le syndicat reproche aux ministères de l'Education et de la Jeunesse et des Sports le manque de sérieux dans les négociations. Et, à ce titre, il les invite à publier les textes d'application pour tous les accords conclus jusqu'ici. Quant aux négociations déjà en cours sur le statut ou sur les conseils d'établissement et pédagogiques, il réclame leur achèvement au plus vite. D'un autre côté, des majorations dans les primes des fournitures scolaires, des primes de surveillance et de correction des examens nationaux sont demandées ainsi que la réactivation de la prime d'enseignement dans les centres de roulement (40D/mois la première année, 60D/mois la deuxième année, 80D/mois la troisième année). L'autre volet dans la liste des revendications a trait au nombre d'heures de travail. Sur ce chapitre, le Syndicat général de l'enseignement secondaire exige la mise en application de ces mesures et, immédiatement, pour les enseignants agrégés. Un programme clair visant à réduire de deux heures hebdomadaires les emplois des enseignants qui ont accompli 20 ans de service et de trois heures pour ceux qui ont accompli 25 ans de service doit être élaboré et mis en œuvre dès la rentrée 2012/2013. Les professeurs d'éducation physique Les professeurs d'éducation physique, pour leur part, doivent bénéficier des différents accords conclus avec les ministères de tutelle et ce, en publiant les décrets relatifs à ces accords dans le Journal officiel. De plus, les accords conclus avec le ministère de l'Education doivent concerner automatiquement cette catégorie d'enseignants. L'intégration des maîtres principaux d'éducation physique recrutés après le 30 juin 2005 avec deux ans d'ancienneté dans le grade de professeur d'éducation physique premier cycle doit être opérationnelle et avec effet à partir de 2015. Les délais de publication des résultats des promotions pour tous les grades, en prenant comme date d'effet le mois de janvier de chaque année, doivent être respectés. S'agissant des bourses octroyées aux enfants des enseignants, le syndicat propose de généraliser cette mesure à tous les enfants étudiants, y compris dans les études de mastère. La réforme du système éducatif occupe un bonne place dans les revendications puisqu'il est demandé de constituer un conseil supérieur de l'éducation. Sa constitution doit tenir compte de son impartialité et de sa compétence en veillant à son indépendance de tous les courants idéologiques et politiques. Il faut, également, insister sur le caractère public et gratuit de l'enseignement. De plus, il faut accorder plus d'attention à l'opération en elle-même et entretenir les établissements, sans oublier les efforts à engager pour lutter contre tous les dangers qui menacent l'école.