L'association Atide dénonce l'opacité des travaux de la commission de sélection qui se font loin des yeux de la société civile et des médias Repoussant la date butoir de dépôt des candidatures à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) du 4 au 14 mars, la commission de sélection, relevant de l'Assemblée nationale constituante (ANC), a vu le nombre de dossiers de candidature s'élever de quelque trente à plus de 150, hier. Une confirmation qui vient du constituant Walid Bennani, membre de ladite commission, qui a affirmé qu'hier minuit était le dernier délai pour la réception des candidatures. D'après lui, trois rapporteurs et trois administrateurs formeront le comité qui se chargera de l'ouverture des dossiers et de la sélection des candidatures qui seront retenues. Selon Aymen Zouaghi, constituant et membre de la commission de sélection au sein de l'ANC, les trois rapporteurs ne seront que des membres de la commission constituante dont il fait partie et qui est composée de 22 constituants. Il a également précisé que les trois administrateurs sont des conseillers auprès de l'ANC. Zouaghi a indiqué, d'autre part, que le principe de parité entre hommes et femmes sera un critère pris en considération lors du tri et de l'acceptation des dossiers et non pas lors de l'élection des neuf membres de la prochaine Isie. Cela ne sera pas une garantie de la parité au sein de l'institution, ce que plusieurs organisations et composantes de la société civile ont relevé, notamment à travers des communications officielles adressées à l'ANC. Selon Walid Bennani, le comité de sélection procédera à l'ouverture des dossiers au début de la semaine prochaine, probablement lundi. Par ailleurs, dans un communiqué publié hier par l'Association tunisienne pour l'indépendance et la démocratie des élections (Atide), cette dernière met en garde contre «la fermeture des portes à la société civile et aux médias», qui devraient, selon elle, être présents lors de la sélection des candidats. L'association a critiqué le travail du comité chargé du dépouillement des dossiers, soulignant «le manque de transparence au niveau de la forme et du fond de cette opération». Selon Moëz Bouraoui, président de l'Atide, la décision de cette fermeture aux médias et à l'association civile n'est pas légitime, se référant à l'article 41 de la loi sur les associations ainsi qu'au règlement intérieur de l'ANC qui, d'après lui, accordent le droit d'observer ces travaux. «Cette décision, prise à titre officiel, suggère un manque de crédibilité sur le travail de tri du comité, ce qui pourrait rendre la prochaine haute instance des élections soumise à des quotas partisans et des tiraillements politiques et représente une véritable menace pour l'avenir du système électoral et de la transition du pays en général», a ajouté le président de l'Atide.