Plusieurs décharges provisoires ont été créées par la municipalité de Tunis pour y déposer les ordures ménagères, suite à la grève de plusieurs semaines des employés du centre de Jebel Borj Chakir. Ces décharges sont en train d'être nettoyées mais, en attendant que tout rentre dans l'ordre, le paysage est toujours gâché par des ordures qui prennent feu régulièrement, tandis que les odeurs continuent à indisposer ceux qui travaillent dans les environs. Suite à la grève observée à la décharge contrôlée de Borj Chakir (Tunis – Ouest) du 22 janvier au 28 février, la municipalité de Tunis a créé 18 décharges temporaires à ciel ouvert, pour y déposer les déchets ménagers. Majdi Hentati, directeur de la propreté à la municipalité, assure que depuis la réouverture du centre de Borj Chakir, la plupart de ces décharges ont été nettoyées. Il en reste encore trois, dont celle de la rue du Ghana, au centre-ville de Tunis. Située dans un quartier d'affaires, au milieu de banques et de bureaux, la décharge improvisée est un terrain vague mitoyen avec le centre de collecte de la municipalité. D'après des témoins qui travaillent en face de la décharge, le terrain est utilisé pour y déposer des ordures d'une façon régulière, et ce, depuis au moins deux ans. Dans le centre de collecte, il y a une benne tasseuse qui, d'après les employés municipaux, tombe souvent en panne. Et quand cela se produit, comme c'est le cas ces jours-ci, les ordures sont là aussi déposées dans la décharge à ciel ouvert. Risques d'incendies Pour une raison ou une autre, il arrive que des déchets de plusieurs jours de collecte s'accumulent dans la décharge à ciel ouvert. Le problème, d'après Majdi Hentati, c'est que l'équipement à disposition de la municipalité ne permet pas de nettoyer le terrain rapidement. L'amoncellement des déchets, qui sont composés en grande partie de matière organique, en plus de l'augmentation de la température avec l'arrivée du printemps, font de la décharge temporaire un foyer propice au déclenchement d'incendies. D'ailleurs, il y a souvent de la fumée qui s'en dégage. «A chaque fois qu'on l'éteint, le feu se rallume. La dernière fois on a appelé la Protection civile», révèle un des gardiens du centre de collecte, qui se plaint également des délinquants qui viennent s'installer dans la décharge la nuit et allument à chaque fois un feu de camp. «On suffoque à cause de cette fumée, beaucoup de clients s'en plaignent. Ça peut être un danger aussi pour les voitures garées dans le parking juste à côté», déclare Raja Bousbeh, employée à la Banque Franco-Tunisienne. Chaque jour, la commune de Tunis produit 600 t de déchets. En 2007, cette quantité était autour de 312 t, selon les chiffres de l'Agence nationale de gestion des déchets. Face à l'accroissement du volume d'ordures, les problèmes de collecte et de gestion des déchets risquent de s'aggraver dans les années à venir. Aussi, il paraît nécessaire d'augmenter le nombre de sites de décharges contrôlées, et d'investir dans la rénovation et dans l'achat de nouveaux moyens de compactage des déchets.