Outre les grèves, la non-divulgation des résultats du troisième trimestre et le boycott des examens nationaux sont envisagés en tant qu'actions de protestation contre le ministère de l'Education s'il ne répond pas aux différentes doléances des professionnels du secteur, affirment les syndicats. Après les syndicats généraux de l'enseignement secondaire et de l'enseignement de base, c'est le tour au syndicat général des fonctionnaires de l'Education de décider une grève de protestation contre ce qu'ils appellent «le non-respect du ministère de l'Education des différents PV signés entre le ministère et les syndicats généraux». En effet, dans un communiqué rendu public samedi, le syndicat général des fonctionnaires de l'Education a appelé tous les agents administratifs de l'éducation à observer une grève générale sectorielle les 11 et 12 avril 2013. « A défaut de réponse du ministère de l'Education à nos revendications légitimes, poursuit le communiqué dudit syndicat général, nous envisageons en premier lieu un boycott des examens du troisième trimestre, à travers la non-participation à la préparation de la semaine bloquée et celle qui la précède. En second lieu, on ne diffusera pas les notes sur le site « eduserv.edunet.tn », et tertio, le boycott des examens nationaux», telles ont été les décisions annoncées par le syndicat général des fonctionnaires de l'Education. Manque de transparence, désignations arbitraires Ledit syndicat général a dénoncé la marginalisation dont souffre le secteur depuis belle lurette, critiquant la politique de «deux poids, deux mesures» pour laquelle le ministère opte quant au traitement des doléances des différents secteurs. D'après ce communiqué, le nouveau ministre de l'Education a sauté la première séance de négociations prévue le 28 mars 2013 ce qui a été qualifié par le syndicat général de provocation visant à faire pression sur les agents de l'administration, camouflée en une procédure administrative pure et dure. Réaffirmant son attachement au droit à l'action syndicale, le syndicat général des fonctionnaires de l'Education a dénoncé la non-application des différents accords signés entre le ministère et le syndicat quant aux différentes requêtes professionnelles. De même, le communiqué, signé par le secrétaire général dudit syndicat général, Fathi Rouissi, a évoqué «la submersion de l'administration centrale, les délégations régionales et institutions éducationnelles par les désignations arbitraires de chargés de mission administrative de différentes branches, ce qui a des conséquences graves sur la spécificité du secteur ». Le communiqué a rappelé les différentes revendications du syndicat général notamment la réactivation de l'accord particulier signé le 15 décembre 2012 entre le ministère de tutelle et le syndicat avec en priorité un statut particulier pour les administratifs de l'Education. Outre la revue à la hausse de certaines primes et la révision du système d'avancement dans les grades, les doléances, au nombre de 14 points, ont couvert le volet professionnel et la transparence dans les recrutements, les désignations tout en réclamant d'arrêter le recours à la formule de chargé de mission administrative. Primes et autres doléances Rappelons que le syndicat général de l'enseignement secondaire avait annoncé, pour sa part, dans un communiqué publié le 21 mars, qu'il a décidé une grève et ce le 17 avril au sein de tous les lycées et les écoles préparatoires. Il avait, lui aussi, repris la question des désignations arbitraires. De même, il a revendiqué la hausse de certaines primes à l'instar de celle attribuée pour les besoins de la rentrée scolaire et celle de la surveillance et de la correction des examens nationaux. D'autres doléances ont porté sur la régularisation de la situation des enseignants suppléants et ceux non-voyants qui ont été recrutés de manière illégale... Le syndicat général de l'enseignement de base a été le second à faire entendre son refus de la marginalisation dont il s'estime être victime, selon son communiqué publié le 28 mars dernier. Il y a présenté plusieurs doléances dont le statut du corps de profession. Il a porté, aussi, sur le texte de loi pour doter l'école primaire du statut d'établissement public à caractère administratif bénéficiant d'une personnalité juridique et d'une autonomie financière. La baisse des heures de travail des enseignants figure parmi d'autres réclamations du syndicat général. Tant de revendications qui sont toutes d'ordre professionnel. Des défaillances qui ne peuvent qu'aggraver la situation dans les établissements d'enseignement de base et secondaire. Les grèves étant décrétées, la réaction du ministère de tutelle à ces requêtes professionnelles et syndicales se fait toujours attendre...