Des services de renseignements occidentaux font état de la présence de combattants tunisiens dans ce pays «No comment» au ministère de l'Intérieur Décidément, les jihadistes tunisiens «s'exportent» bien. Ils ont le bras long et leur «cote» ne cesse, mine de rien, de grimper au hit-parade d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui continue, comme par enchantement, de les enrôler pour le sacro-saint jihad. Bien évidemment, la nébuleuse intégriste a pris l'habitude, depuis sa création par Ben Laden, de ne pas recruter n'importe où, n'importe comment et n'importe qui, forte qu'elle est de son «excellente» organisation secrète, de la robustesse de ses structures et de l'extraordinaire étendue de ses ramifications de par le monde. Tout cela pour conclure que si elle a joué à fond la carte tunisienne, c'est tout simplement parce qu'elle y croit, les jihadistes tunisiens ayant déjà fait la preuve de leur «bravoure» dans le conflit armé qui avait embrasé l'Afghanistan dans les années 80-90, avant de rééditer leurs prouesses dans les deux guerres de l'Irak. C'est là une vérité que personne n'avait, à l'époque, contestée, sauf la Tunisie où l'ancien régime — loi de l'omerta et dictature obligent — n'y a jamais fait allusion, en dépit du grand nombre de tués et de blessés dans les rangs des jihadistes tunisiens dont un autre nombre non encore recensé végète encore de nos jours dans les prisons américaines, irakiennes, afghanes et pakistanaises où on ignore toujours le sort qui les attend. Dans le bourbier somalien Au lendemain de la révolution qui coïncide avec la libération de plus de 1.200 détenus intégristes emprisonnés par Ben Ali, ce fut l'explosion pure et simple du jihadisme tunisien, avec une fulgurante ruée vers la Libye d'abord pour aider au renversement de Kadhafi. «Virée» ensuite en Syrie et au Mali pour la même cause. Cela, on le connaît. Mais, ce que beaucoup ignorent encore, c'est que les combattants tunisiens à la solde d'Al Qaïda viennent aussi d'investir un autre champ de bataille, à savoir la Somalie. Là où, selon des révélations données récemment par des services de renseignements occidentaux, on a signalé la présence de jihadistes venus d'Algérie, du Maroc, de Libye et de Tunisie. Certes, nul ne sait, pour le moment, comment et quand ces derniers y ont atterri. Mais, il est certain que les Américains s'en occupent désormais, en s'impliquant de plus en plus profondément dans le conflit somalien sous la houlette du général Carter Ham, commandant US de l'Africom basée à Djibouti. Quel sort maintenant attend les jihadistes tunisiens pris dans le bourbier somalien ? Ce que d'aucuns savent, c'est que ce dernier continue de faire rage, avec notamment la mort de 19 personnes dans un spectaculaire attentat perpétré récemment dans le complexe des tribunaux situé au cœur de la capitale, Mogadiscio, et attribué aux intégristes du mouvement Shebab, lequel semble fermement décidé à reprendre le contrôle de la capitale dont il a été chassé en 2011 par les forces africaines de l'Amisom. Conduits par le cheikh Ali Mohamed Raji que chapeaute l'Algérien Jamel Akacha, nouveau patron d'Aqmi au Sahara (régions du Mali, du Niger et de la Somalie), les shebab ont dernièrement multiplié actions de guérilla et attentats à la voiture piégée, non sans essuyer une série de revers militaires soldés par de nombreuses pertes en hommes. Combien de Tunisiens parmi les victimes ? Comme c'est le cas actuellement pour la Syrie, la réponse est: «Aucune nouvelle, aucun recensement officiel et... demain il fera jour» ! C'est d'ailleurs là la même réplique à laquelle nous eûmes droit au ministère de l'Intérieur où plusieurs sources nous ont précisé qu'«on ignore tout de ce dossier, du moins pour le moment, et qu'on est toujours sur le qui-vive au sujet du développement de la question globale de la lutte contre le terrorisme en Tunisie».