Comme prévu, les travaux du dialogue national se déroulant à Dar Edhiafa ont repris, hier, mais cette fois sans Al Joumhouri et Al Aridha Achaâbia. Néjib Chebbi et ses lieutenants ont décidé, en effet, de boycotter la séance d'hier, estimant qu'Ennahdha n'a pas produit de réponse claire sur sa position quant aux prérogatives qui seront accordées au futur président de la République. Al Joumhouri reproche également aux nahdhaouis leur obstination à vouloir voir les attributions du chef du gouvernement plus étendues que celles du président de la République bien qu'Ennahdha ait exprimé son accord sur l'élection au suffrage universel. De son côté, Al Aridha a répondu absent au rendez-vous d'hier. «Nous estimons, souligne Skander Bouallagui, porte-parole du parti, que nous n'avons plus rien à voir avec ce dialogue puisque nous avons décidé, dimanche, de dissoudre notre parti, outre le fait que le président d'Al Aridha, le Dr Hachemi Hamdi, a présenté sa démission qui a été acceptée par le bureau directeur et les représentants des structures régionales du parti». Au menu de la séance de dialogue tenue hier : le choix du régime politique (parlementaire, présidentiel ou mixte) et la définition des attributions des deux têtes du pouvoir exécutif, à savoir le président de la République et le chef du gouvernement. A titre de rappel, les participants au dialogue ont décidé, vendredi dernier, de suspendre leurs travaux afin de se donner l'opportunité de retourner aux structures dirigeantes de leurs partis et de les sonder sur les positions définitives à prendre à propos des questions de discorde. Et pour être encore plus précis, c'est la position d'Ennahdha qu'on attendait puisqu'elle a été la seule à défendre des thèses contraires à celles de la majorité des autres partis présents. Et le Conseil de la choura de se tenir, samedi et dimanche derniers, pour être sanctionné par une déclaration publiée sur le site web du parti sans être répercutée auprès des médias. La déclaration s'est contentée de généralités sans révéler une position définitive sur les points de désaccord qui menacent toujours de faire échouer le dialogue de Dar Edhiafa. Le Conseil de la choura, lit-on, dans la déclaration, «appelle à la poursuite du choix du consensus en vue de faire réussir l'expérience de la transition démocratique dans le but de parvenir aux élections dans les meilleures conditions». Le Conseil de la choura souligne également «son attachement à faire réussir le dialogue national, à travers le consensus, sur les exigences du processus de transition et à accélérer la finalisation de la Constitution». L'épisode d'hier semble avoir été plus productif, à en croire les déclarations faites à La Presse, hier, après la levée de la séance un peu après 20h00 par les représentants de l'Alliance démocratique et le parti Al Amen. Selon toute vraisemblance, Ennahdha aurait lâché du lest quant aux prérogatives dévolues aux deux têtes de l'exécutif conformes à une répartition équilibrée. La présidence du Conseil des ministres par le président de la République ou par le chef du gouvernement continue cependant de poser problème. Point d'achoppement d'importance capitale, il pourrait ramener tout le dialogue national à la case départ si les divers protagonistes n'arrivaient pas à un compromis sur ce point précis. Wait and see.