La mise en place des fondements d'une diplomatie économique performante est tributaire d'une «révision de la carte de présence diplomatique de la Tunisie en fonction des intérêts économiques du pays», a affirmé M. Abdellatif Hamam, PDG du Centre de promotion des exportations (Cepex). Intervenant lors d'un colloque sur : «La dimension économique de la diplomatie tunisienne :enjeux et perspectives», organisé, hier à Tunis, le responsable a appelé à l'élaboration d'un agenda spécifique pour les trois prochaines années (2014-2016). Et d'ajouter que la diplomatie économique qui associe plusieurs acteurs (ministère des Affaires étrangères(MAE), entreprises, ONG, conseillers à l'export, réseaux d'experts, universités), est une démarche commerciale nécessitant la valorisation de l'investissement en Tunisie, la mise en place d'une stratégie de lobbying au sein des organisations internationales et régionales, et le renforcement de la présence des compétences tunisiennes sur le marché international. Il s'agit, en outre, de promouvoir l'image de la Tunisie en tant que destination privilégiée, notamment pour le tourisme de santé qui constitue un créneau porteur pour la croissance économique du pays, a-t-il précisé. Pour M. Kaïs Sellami, représentant de l'Utica (Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat), la diplomatie post-révolution est appelée à répondre à plusieurs enjeux économiques afin d'inciter les investisseurs étrangers à s'installer en Tunisie et encourager les entreprises tunisiennes exportatrices malgré les difficultés économiques qu'elles connaissent. Pour relever ces défis, M. Sellami a recommandé de doter les représentations diplomatiques tunisiennes d'attachés économiques de haut niveau et de renforcer les lignes aériennes directes vers des régions à fort potentiel d'export et d'échanges économiques, à l'instar de l'Afrique sub-saharienne et de l'Asie. Afin de véhiculer une image rassurante pour l'investisseur, le client ou le touriste étranger, il est impératif de mettre en place une stratégie de communication plus cohérente entre tous les acteurs et intervenants dans la diplomatie économique (ambassades, Cepex, Fipa, Utica, ministères, professionnels, diaspora et ONG), a indiqué M.Sellami. M. Jelel Tebib, représentant de la Fipa (Agence de promotion de l'investissement extérieur), a pour sa part plaidé pour une plus grande implication de la diaspora tunisienne à l'étranger, bien introduite dans le milieu économique des pays d'accueil, dans la recherche de nouveaux partenaires étrangers. Le responsable a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance des investissements directs étrangers (IDE) en matière de création d'emplois. «En 2012, les IDE ont permis la création de 10 mille emplois», a-t-il fait savoir.