Manque à gagner de 200 millions d'euros pour la Tunisie « Bombardier n'était pas implanté dans le pays pour qu'il le quitte…La Tunisie demeure attractive malgré la fuite de Bombardier vers le Maroc », nous précise Jelel Tebib, Directeur de la Promotion des secteurs à technologie évoluée à la FIPA Après plus d'une année et demie d'études, de prospection du marché tunisien, le canadien Bombardier, numéro trois à l'échelle mondiale, dans l'industrie aéronautique a préféré s'installer au Maroc au détriment de la Tunisie. L'information qui avait circulé ces derniers jours et a fit couler beaucoup de salive. La Tunisie vient de perdre un investissement de l'ordre de 200 millions d'euros environ ainsi que bon nombre d'activités annexes ce qui peut entraîner pour notre économie un manqué énorme à gagner. Est-ce un drame ? Nul ne peut ignorer que la décision du management de Bombardier a surpris les autorités de tutelle qui veillent à la promotion des investissements étrangers en Tunisie. Mais, Jalel Tebib, directeur de la Promotion des secteurs à technologie évoluée à la FIPA (Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur) estime qu'il n'y a pas lieu de dramatiser. « La Tunisie est et demeure un pays attractif. Notre pays dispose de ses atouts pour drainer de plus des investissements étrangers » estime-t-il. En s'interrogeant sur les raisons de cette décision, M.Tebib explique que Bombardier avait une « short list » des pays où il anticipait s'y implanter, la Turquie, la Tunisie et le Maroc en l'occurrence. « Une année et demie, auparavant, nous avons reçu une délégation du Groupe Bombardier qui se trouvait dans une mission de prospection du marche tunisien. Le Groupe a décidé de s'implanter au Maroc. Il a ses raisons en fait » explique Jalel Tebib. En fait, ces raisons ont été avancées par, le directeur du Groupe Bombardier qui a affirmé qu'ils ont choisi le royaume chérifien en raison des coûts de production concurrentiels, des facilités de la logistique et des faibles coûts de transport, de la proximité avec l'Europe et de l'engagement du gouvernement marocain à développer l'industrie aéronautique. Le responsable de la Fipa avance pour sa part d'autres raisons. Le royaume marocain dispose des accords bilatéraux que ce soit avec le Canada ou les Etas Unis, chose qui lui a permis d'être avantagé par rapport à la Tunisie pour accueillir cet investissement. Plus encore, Mr Tebib n'a pas raté l'occasion pour évoquer les dépassements que le pays a connus ces derniers mois. Les sit-in, les grèves sauvages et surtout le manque de visibilité politico-économique dans le pays, sont autant de facteurs qui ont poussé Bombardier à opter pour le marché marocain. Ainsi, « les étrangers préfèrent s'implanter dans les pays qui affichent des indicateurs positifs de croissance et une certaine résilience face aux changements que connaît toute la région », estime Mr Tebib. Maintenant, que le choix est porté sur le Maroc, que reste-t-il à la Tunisie de faire afin qu'elle reste encore attractive dans ce domaine ? Si l'on compare l'industrie aéronautique marocaine à celle de notre pays, on s'aperçoit que le Maroc dispose d'une petite industrie aéronautique, en phase d'expansion. Avec 8000 emplois environ, le Maroc a pu héberger des géants mondiaux tels que Safran, Thales, EADS et Zodiac. Zied DABBAR
Les investissements arabes, est-ce une alternative ? Ces derniers jours et avec l'arrivée du mouvement Ennahdha au pouvoir, on ne cesse d'affirmer que le pays sera bel bien un hôte pour bon nombre des investissements arabes. Jusqu'à présent, la direction de la FIPA n'a rien reçu de la part des investisseurs arabes dont on ne cesse de parler. Bien au contraire, ces investissements qualifiés comme refuges, ne concernent que des créneaux très classiques. Hormis le secteur pétrolier que les capitalistes arabes en provenance des pays de golf ne manifestent pas un grand intérêt, les investissements arabes en Tunisie ne concernent que le secteur de l'immobilier secteur assez traditionnel et à faible taux d'employabilité. Dossier à suivre ! ZD
ZOOM sur le secteur en Tunisie L'industrie aéronautique comprend plus d'une vingtaine d'entreprises de renommée internationale, réparties sur cinq branches d'activités principales. Dans l'industrie mécanique, on note la présence des multinationales à l'instar d'Aerolia, Mecahers, Hutchinson, Sotip, Eurocast… Au niveau de la branche Electrique, le pays a pu accueillir les multinationales comme Zodiac, Anjou et Aero Stanrew. S'agissant de l'industrie des faisceaux des câbles, le parc aéronautique Al Mghira (superficie de 20 hectares, avec 10 autres hectares pour des opérations d'extensions futures, hébergeant 60.000 mÇ de bâtiments) a connu l'implantation de trois sociétés (Zodiac, Latelec et TTE International). D'autres multinationales sont également présentes dans les services d'ingénierie à savoir le français Safran, Sopra Midi-Pyrénées et aéroconsil.