Le 20 mars dernier et à l'initiative de la mairie de Paris, le buste de Habib Bourguiba a été dévoilé sur l'esplanade qui porte aussi le nom du «grand combattant». Mais plusieurs de nos concitoyens ignorent que dans la ville de New York, aux Etats-Unis, et plus précisément à Manhattan du côté de Broadway Street entre la chapelle Saint Paul et l'église Trinity (à quelques dizaines de mètres de Wall Street), figure le nom du premier président de la République tunisienne, gravé sur le trottoir où sont mentionnés les grands évènements qui ont marqué la ville de New York. Sur ce trottoir, on peut lire sur une plaque en marbre noir l'inscription suivante: «May 11, 1961 * Habib Bourguiba* Président of Tunisia» (11 mai, 1961 *Habib Bourguiba* Président de la Tunisie). En effet, cette date marque la visite de Habib Bourguiba qui s'est soldée par une parade, sur la célèbre avenue Broadway à Manhattan, installé dans une voiture décapotable, en compagnie du maire de la ville de New York, à l'époque M. Robert F. Wagner Jr., et suivi par un cortège de voitures officielles. Il reste à noter que Bourguiba était un habitué des accueils fastueux organisés par les gouvernants américains en son honneur. Et tout le monde se souvient bien de l'accueil en grande pompe, à la Maison-Blanche, réservé, le 3 mai 1961, par le président américain John F. Kennedy et son épouse Jacqueline au président Habib Bourguiba accompagné par sa première épouse Mathilde Clémence Lorain, alias Moufida. En se rendant officiellement aux Etats-Unis d'Amérique, Bourguiba a été le premier président étranger reçu en visite d'Etat par le nouveau président américain fraîchement investi. Durant cette visite de trois jours, le président tunisien s'est rendu à Washington DC, à New York, au Texas et dans la vallée du Tennessee. Dans le livre John F. Kennedy, la France et le Maghreb, Fredj Maâtoug (auteur du livre éponyme) revient sur cette visite et souligne l'émerveillement du président américain qui n'avait pas tari déloges à l'égard de notre premier président de la République : «C'est le premier dîner d'Etat que nous donnons en l'honneur d'un chef d'Etat depuis que Madame Kennedy et moi-même sommes arrivés à la Maison-Blanche, avait-il précisé, et je dois dire, en parlant aussi bien sur le plan personnel qu'en tant que président, qu'aucun dîner ne m'a donné plus grande satisfaction». JFK a ajouté à la fin de cette visite ceci : «Je l'ai admiré pendant de longues années, et je dois dire qu'il quitte Washington avec l'entière connaissance qu'il laisse une place mémorable dans le cœur de tous les Américains qui reconnaissent la valeur de l'endurance, la persévérance et la vision».