Les réunions se succèdent à un rythme soutenu au ministère de l'Education avec les différents partenaires sociaux. D'autres rencontres sont prévues avec les syndicats, notamment celui de l'enseignement de base. A ce sujet, le ministère de l'Education organisera très prochainement, une nouvelle manche de négociations en vue de sortir de l'impasse. La situation est, en effet, telle qu'elle ne permet plus qu'on perde encore du temps. Le mois de mai est un mois crucial car, dans quelques jours, on commencera les examens dans le second cycle de base et dans le secondaire. Dans le primaire, aussi, la période des examens approche. Les menaces qui se font entendre par ces différents syndicats inquiètent beaucoup l'opinion publique. Celle-ci ne sait vraiment pas qui a tort et qui a raison. Les syndicats, pour leur part, sont en roue libre avec des déclarations tonitruantes sur les différentes chaînes de radio et de télévision ou sur les colonnes des journaux. Tous les responsables se tiennent disponibles pour fournir l'information demandée par les journalistes. De l'autre côté, nous avons un ministère de l'Education qui se met en position d'accusé sans trop chercher à se défendre ni sans trop se prêter au jeu médiatique largement exploité par la partie «adverse». Dépassionner le débat Alors que, depuis des mois, la situation est tendue entre l'administration et les syndicats (celui des employés de l'éducation, des inspecteurs, des conseillers en orientation, des instituteurs, des professeurs...), aucune issue ne semble vouloir se profiler à l'horizon. Certes, il y a eu deux accords arrachés à la dernière minute par les surveillants et les surveillants généraux et leurs collègues employés du ministère. Mais le gros des revendications reste au point mort. Pas de progrès à propos des points essentiels. C'est ce qui a poussé certains responsables syndicaux à réitérer leurs menaces de grève administrative et d'autres modes d'action. Cette course vers l'escalade n'arrange en rien le cours des négociations. Un sentiment plus affirmé de la responsabilité devrait caractériser les négociateurs. Plus de sagesse, également, de la part des uns et des autres. Mission impossible ? Pour le moment, il nous semble que les réunions, bien qu'elles abordent des points importants et touchent au fond des problèmes, souffrent d'une carence de taille : le débat est trop passionné. Aucune partie ne veut lâcher du lest et à la place des propositions concrètes et leur discussion objective, il y a plutôt de la surenchère. Personne ne peut nier que le secteur de l'enseignement a connu des retards accumulés au niveau de l'amélioration des conditions matérielles et morales de tous les personnels. Les revendications paraissent, pour cette raison, exagérées ou impossibles à satisfaire. C'est ce qui explique la possible coalition de toutes les catégories des personnels pour faire aboutir, ensemble, des demandes anciennes. Une grève les 15 et 16 mai est fortement envisagée par les instituteurs. La dernière commission administrative sectorielle du syndicat général de l'enseignement de base l'a laissé entendre. D'autres actions sont programmées avec des sit-in devant le ministère et des rassemblements devant les commissariats régionaux à l'éducation. Le plus grave, peut-être, c'est l'idée de réaliser une grève administrative et le boycott des examens nationaux. Ce moyen de protestation serait entrepris en coordination avec tous les autres syndicats. Si, pour le moment, cela ne ressemble qu'à une simple menace, les jours qui viennent pourront rendre cette idée plus probable. Sa mise en œuvre aurait des conséquences imprévisibles car elle est inédite. Les acteurs en question ne devraient pas laisser les choses en arriver à ce point de non-retour. Il est du devoir de chaque partie de faire prévaloir la sagesse et le bons sens. Chacun doit, de son côté, dépassionner les discussions et rester sur le terrain des revendications professionnelles et la possibilité de les satisfaire. Il est impératif, voire interdit, de faire interférer les champs politiques ou politiciens avec les revendications salariales et sociales.