Le statut des enseignants sera publié en juin De grandes perspectives devant les enseignants (promotions, primes, formation continue...) 350 nouvelles bourses universitaires pour 2013/2014 en faveur des enfants des enseignants Mardi 14 mai 2013 serait-il marqué d'une pierre blanche dans les annales des rapports entre le ministère de l'Education et le syndicat général de l'enseignement de base ? Est-on en droit de considérer l'accord signé entre ces parties comme historique ? Il est, à notre sens, historique à plus d'un titre. En remontant les annales des négociations, des discussions et de leurs résultats, on ne peut pas tomber sur des accords aussi consistants et aussi satisfaisants tant pour le côté syndical que gouvernemental. Cette fois, un ministre de l'Education a réussi là où d'autres, avant lui, ont échoué. Mais il ne faut pas négliger la forte implication, cette fois, du gouvernement. La ténacité et le sens des responsabilités a, également, caractérisé la partie syndicale. Un tel aboutissement ouvre de larges perspectives dans les relations ministère-syndicats. Pas uniquement au niveau de ce secteur. Cela peut servir de modèle dans d'autres domaines où les rapports socio-professionnels peinent à trouver un terrain d'entente. Cet événement montre que les forces syndicales peuvent être des forces de propositions et non uniquement de revendications. De même que l'administration peut être plus réceptive et constructive dans la mesure où son action pourrait être anticipative. En d'autres termes, un ministère, quel qu'il soit, doit aller au-devant des demandes sans attendre qu'elles se transforment en revendications. Promotions et primes Ce qui est important dans l'accord du 14 mai 2013, c'est l'adoption définitive d'un statut pour les enseignants du primaire selon la mouture paraphée en date du 24 août 2012. Quelques amendements ont été, toutefois, introduits au niveau de certains de ses articles (11, 12, 23, 25, 27, 37, 38, 39, 40, 41 et 43). De cette manière, les négociateurs ont pu se mettre d'accord sur certaines dispositions pratiques susceptibles d'aider à appliquer les mesures énoncées et les avantages obtenus. En ce qui concerne la promotion au grade de professeurs des écoles, l'article 23 stipule que cette opération se déroule le 1er octobre de chaque année. Elle s'adresse aux maîtres d'application, aux maîtres d'application d'éducation manuelle ou technique ainsi qu'aux maîtres d'application principaux hors-classe après leur obtention d'une licence ou d'une maîtrise. Les maîtres d'application principaux hors-classe sont nommés suite au passage d'un concours interne sur dossier ouvert chaque année au profit de deux catégories. La première concerne les maîtres d'application principaux titulaires dans leurs postes et ayant une ancienneté d'au moins trois ans. Leur note pédagogique doit être égale ou supérieure à 18/20. La deuxième catégorie est celle des maîtres d'application principaux chargés d'un travail administratif ou qui sont détachés et titulaires dans leurs grades depuis au moins trois ans ou 5 ans (s'ils sont détachés). Un quota a été fixé pour cette promotion : 35% de ces enseignants doivent participer à ce concours et 35% d'entre eux doivent être reçus. Les maîtres d'application diplômés des Isfm (Institut supérieur de formation des maîtres) sont promus au grade de maîtres d'application principaux en deux étapes (50% en septembre 2013 et 50% en septembre 2014). De leur côté, les maîtres principaux diplômés des Isfm détenteurs d'une note pédagogique au moins égale à 14/20 sont promus au grade de maîtres d'application principaux de façon automatique à raison de 50% en septembre 2013 et 50% en septembre 2014 (suivant la note pédagogique et l'ancienneté). Les maîtres principaux licenciés ou maîtrisards sont élevés au grade de professeur des écoles primaires avec effet rétroactif à partir de septembre 2012. D'autre part, 50% des instituteurs détenteurs de licences ou de maîtrises ou d'un diplôme équivalent, passent au grade de maîtres principaux à partir de septembre 2012 et à celui de professeurs des écoles primaires en septembre 2013. Tous les autres enseignants détenteurs des mêmes diplômes passent au grade de maîtres principaux en septembre 2013 et à celui de professeurs des écoles primaires en septembre 2014. Un statut pour l'école Un autre aspect de ces accords est lié aux avantages accordés, entre autres, aux enseignants ou à l'école. D'ici le mois de juin, le ministère s'engage à publier les résultats des différentes promotions et, avant eux, le statut des enseignants. Par ailleurs, les instituteurs pourront désormais continuer leurs études supérieures pour atteindre des niveaux leur permettant d'accéder à de nouveaux grades. Ces études se feront grâce à l'Université virtuelle ou à l'Institut supérieur de l'éducation et de la formation continue. De plus, l'école primaire va bénéficier d'un statut particulier d'établissement public à vocation administrative et jouissant de sa personnalité civile et de son indépendance matérielle. Selon le syndicat général de l'enseignement de base, cette éventualité aurait des répercussions très positives sur le rendement de l'institution et sur l'application d'une vraie réforme du système scolaire. Dans le cadre des primes, il a été décidé de répartir la prime des fournitures scolaires sur deux tranches (120 dinars en septembre 2013 et 60 dinars en septembre 2014). Une nouvelle «prime d'affectation» a été créée. Elle sera servie aux directeurs à plein temps, aux conseillers pédagogiques et aux directeurs adjoints chargés d'un travail administratif (15 dinars en septembre 2013 et 25 dinars en septembre 2014). La prime de direction a, quant à elle, été augmentée. Cette mesure est effective depuis janvier 2013. Le directeur d'une école de moins de dix classes touchera mensuellement 75 dinars, 90 dinars pour une école comprenant entre 10 et 14 classes et 120 dinars pour une école de plus de 15 classes. La prime de «rif», pour les instituteurs de campagne, s'élèvera à 63 dinars par mois à partir de 2012 et à 73 dinars à partir de 2013. Les bourses universitaires accordées aux enfants des instituteurs passeront à 1600 pour 2013/2014. Soit une augmentation de 350 nouvelles places. Trois autres points n'ont pas encore obtenu l'aval du ministère de l'Education. Il s'agit de la prime de fin de service, la réduction des heures de travail et de la prime de pénibilité de la tâche. Il a été convenu, cependant, de rester en contact pour continuer à négocier.