Le play-off n'a fait que confirmer quelques tendances. Positives pour les uns, négatives pour les autres. Matière à réflexion pour... tous Qui doutait vraiment que le Club Africain se présenterait au play-off avec moins de chances que ses concurrents ? Qui avait un doute sur la valeur collective et le talent individuel du Club Sfaxien ? Qui pouvait ne pas croire en une réaction d'amour-propre de l'Etoile ? Qui, enfin, pouvait douter que l'Espérance vendrait chèrement sa peau et se battrait jusqu'au bout pour préserver son bien ? Cela pour dire que les trois premières journées du play-off n'ont vraiment surpris personne. Même pas concernant l'arbitrage qui a peut-être l'impression de faire de son mieux, mais qui n'y arrive pas du tout. Tenez : pour Etoile-Espérance, une bonne demi-douzaine de joueurs pouvaient terminer à l'hôpital avec une double fracture tibia-péroné ou avec des ligaments en lambeaux. Le jeu de la sorte, Messieurs les arbitres, cela a un nom bien précis : dangereux. Et également une sanction bien précise : carton rouge. Aucun résultat de match, aucun titre ne vaut la santé et la carrière d'un joueur. Revenons à présent au football. C'est vrai que nous n'assisterons pas à des matches extraordinaires et qu'on continuera à guetter les week-ends et les mercredis soir pour voir l'Europe jouer mais, pour un football qui revient de très loin, il y a quelques satisfactions. Examinons-les. Le public est revenu sans dégâts Ce n'est pas peu par les temps qui courent. Conscient de ses débordements et ses dérives, ce même public a décidé de se racheter une conduite et de recoller les morceaux. C'est important à cette étape cruciale de la saison et c'est vital pour celle qui arrive. Notre football ne peut plus supporter le moindre choc, au risque de tout perdre cette fois-ci. Talents : Mansar, Ferjani Sassi, Khénissi, Maâloul, Louati, Ben Youssef (CSS), Brigui, Abderrazek, Bellakhal, Sassi, Boughattas (ESS), Jouini, Derbali, Dhaouadi, Mhirsi (EST), Yaâkoubi (pas d'autres malheureusement au CA). Notre football recommence à créer des talents après des années de fuite en avant. C'est une réalité à l'Espérance, au CSS et à l'Etoile. Pas encore au Club Africain. Et ça se voit. Et si la tendance devait se confirmer, le football tunisien est sans doute sur la bonne voie. Les entraîneurs Derrière ce travail, il y a évidemment des hommes. Hamdi Meddeb, Ridha Charfeddine et Lotfi Abdennadher et son équipe sont revenus aux fondamentaux, trop d'argent dilapidé ces dernières saisons. Leurs choix des entraîneurs confirment cette tendance : Maher Kanzari, Krol, Kebaïer et puis Lavagne (l'école française privilégie toujours la formation et les jeunes du cru). Seul, le Club Africain fait fausse route et le paye très cher. Casoni, Kouki puis Benzarti : le CA n'a pas investi dans la durée. Et encore moins sur les jeunes même si le passage de Sofiène Hidoussi en tant que directeur sportif finira par porter ses fruits. Demeure à présent le play-off retour à disputer. Si l'arbitrage se rachetait une petite conduite, que ces tendances techniques positives devaient se confirmer et que le public continue à être exemplaire, tout le monde aura tout à gagner dans l'affaire. Même s'il n'y aura qu'un seul vainqueur. Une chose est sûre : notre football redécolle. Ce n'est malheureusement pas le cas de ses instances...