L'Organisation nationale de l'enfance tunisienne (Onet) fête ses 65 ans; une célébration placée, à la fois, sous le signe de la persévérance et de l'inquiétude: parvenir à pérenniser les activités d'une organisation servant l'intérêt éducatif, culturel et de loisirs des générations en herbe ne constitue plus une évidence, notamment avec le tumulte budgétaire et organisationnel résultant des événement du 14 janvier. D'où les efforts déployés en vue de continuer le parcours d'une institution sexagénaire et faire perdurer des activités destinées aux enfants démunis ainsi que des activités d'échange entre les différentes civilisations. Quant à l'inquiétude, elle est justifiée par l'état désastreux auquel a abouti le centre d'hébergement de l'Onet à Ezzahra suite à son occupation sur requête du gouvernorat de Ben Arous par des familles sans abri. La célébration du 65e anniversaire de l'organisation et des colonies de vacances pour l'été 2013 ont été l'axe principal de cette rencontre. Commençant par les festivités, M. Tijani Ben Dhaou, président de l'Onet, a rappelé d'emblée l'historique de l'organisation. Créée le 21 mai 1948, l'Onet a résisté aux trois phases historiques de notre pays. Servant aussi bien le besoin éducatif, culturel et de loisirs des enfants, elle s'applique au rayonnement international du secteur de la jeunesse grâce aux échanges culturels établis avec près de 25 pays arabes et occidentaux. Pour célébrer son 65e anniversaire, un programme riche en activités a été concocté, couvrant l'échelle nationale et celle régionale. Aussi, le gouvernorat de Monastir abritera-t-il, le 26 mai à Ksar Helal, les finales des concours culturels, réunissant les écoles primaires ainsi qu'une visite de la ville par train. Quant à Neapolis, elle projette d'organiser, le 26 mai, la fameuse « sortie du printemps ». Le bureau régional de Sfax a focalisé son intérêt sur la créativité dans le domaine culturel dans le milieu scolaire comme thème d'une rencontre, tenue dimanche dernier. Pour ce qui est de La Manouba, la célébration s'avère synonyme de formation sur les techniques du dialogue et du compromis. La part du lion en matière d'activités festives revient au gouvernorat de Zaghouan qui met à la disposition des enfants de la région une panoplie d'activités touchant le volet sportif, celui culturel, éducatif et de divertissement. Ainsi, les élèves de l'école 2-Mars Zriba ont bénéficié le 11 mai d'une animation ayant pour thème «Jeux sans frontières ». Le lendemain, quelque 500 enfants se sont adonnés à des jeux, des chants et autres, notamment dans le cadre d'une visite guidée au temple des eaux. Les activités se poursuivent à Zaghouan, et ce, jusqu'au 25 mai à travers l'organisation d'une animation culturelle et de loisirs à la bibliothèque publique à Souaf. A Tunis, un programme d'animation concocté par le centre culturel russe a eu lieu le dimanche dernier. Une fête animée par la chorale « Al bouhayra » est prévue pour le 25 mai à l'avenue Bourguiba. « Le programme des festivités sera clôturé par une conférence portant sur le thème: Quelle place pour la jeunesse dans la Constitution? Ainsi que la tenue, le 26 mai du conseil national de l'organisation», précise M. Ben Dhaou. Des vacances à caractère social Prenant la parole à son tour, M. Hafedh Slimani, vice-président, a présenté le programme des colonies de vacances pour l'été 2013; un programme qui n'inclura, manifestement, aucune visite de la part des partenaires internationaux. En effet, les moyens se limitent, pour l'instant à l'échelle nationale et régionale, car ébranlés par les répercussions de la révolution dont l'insécurité et l'invasion des familles nécessiteuses du centre d'hébergement d'Ezzahra. M. Ben Dhaou se souvient de l'époque pré-révolutionnaire durant laquelle l'Onet accueillait près de 12 mille vacanciers. En 2012, le nombre des vacanciers n'a pas dépassé les 1.200 vacanciers. Cette année, l'Onet envisage de réaliser trois projets de vacances axés essentiellement sur l'aspect social. L'idée étant de permettre à des enfants démunis de passer d'agréables vacances dans une Tunisie, dont ils ignorent les vestiges et les secrets. « Le premier projet consiste en l'accueil des enfants des martyrs et des blessés de la révolution, en guise notamment de reconnaissance et de gratitude envers les Tunisiens qui ont servis l'intérêt suprême de la patrie. Pour ce, nous établissons le contact avec tous les gouvernorats afin de nous livrer les listes respectives. Ce projet est, souligne M. Slimani, entièrement pris en charge par l'organisation ». Par ailleurs, un second projet de colonies de vacances sera axé sur les enfants nécessiteux. Le vice-président de l'Onet met l'accent sur l'absence de tout moyen de loisirs et de découverte dans certaines régions. Grâce à la contribution de certaines sociétés privées, le rêve de bon nombre d'enfants démunis verrait enfin le jour. Quant au troisième projet pour cet été, il vise à concrétiser une nouvelle vision des colonies de vacances. « Il est grand temps de se pencher sur les colonies de vacances à thèmes. C'est pourquoi nous avons programmé une colonie linguistique initiant les enfants à une meilleure exploitation de leur mémoire », renchérit M. Slimani. Ces projets démarreront à partir de la première semaine de juillet.