Le rapport financier a été approuvé dans un second temps. Un audit extérieur a été effectué. Suite à l'article publié sur nos colonnes le 9 janvier 2013 intitulé: «Organisation nationale de l'enfance de Tunisie: l'urgence d'un audit extérieur», MM. Tijani Ben Dhaou et Hafedh Slimani, respectivement président et vice-président de l'ONET, se sont déplacés jusqu'au siège de La Presse dans l'optique de rectifier les informations avancées par M. Fayçal Mahbouli, accusant la présidence de l'ONET de corruption et d'injustice. M. Slimani explique la démarche de M. Mahbouli par la volonté confirmée de ce dernier de se venger de la présidence élue le 2 septembre 2012. «M. Mahbouli était l'un des candidats à la présidence de l'ONET. Il n'a gagné la confiance que d'une vingtaine d'électeurs, ce qui était de loin insuffisant pour chapeauter l'ONET. La campagne médiatique malveillante qu'il est en train de mener depuis un certain temps émane d'une volonté confirmée de se venger. Elle n'est fondée sur aucun argument», indique M. Slimani. Pour ce qui est des accusations de corruption, adressées aux responsables de l'ONET, M. Ben Dhaou explique que, comme bon nombre d'organisations et d'institutions, l'ONET souffre, depuis la révolution, d'un déficit budgétaire qui revient, non pas aux actions de corruption comme prétend M. Mahbouli, ni à l'interruption des aides généreuses du RCD ( aides virtuelles), mais plutôt à la régression considérable des échanges internationaux entre l'ONET et les organisations étrangères similaires. «Le budget de l'ONET revenait essentiellement aux échanges bilatéraux entre l'organisation et les organisations similaires françaises, grecques, égyptiennes, syriennes et autres. Notre centre d'hébergement nous apportait, en outre, de l'argent. D'autant plus que nous bénéficions de subventions octroyées par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Après la révolution, et avec le contexte international instable, les échanges se sont amoindris pour s'avérer, actuellement, inexistants. Seules quelques rencontres sont établies avec nos partenaires. Quant au centre d'hébergement des colonies de vacances, il est depuis la révolution, occupé par des familles démunies. Pour ce qui est des subventions, nous avons récemment bénéficié d'une enveloppe de 60 mille dinars; une enveloppe censée être réservée aux activités futures. Nous l'avons investi pour payer les salaires des 21 ouvriers», explique le vice-président de l'ONET. Il est, par ailleurs, à noter que la charge salariale de l'ONET s'élève à 180 mille dinars par an. M. Slimani indique, également, que les échanges de l'ONET à l'échelle nationale ont, de surcroît, connu une décroissance considérable. En effet, avant le 14 janvier 2011, près de 10 mille enfants bénéficiaient des colonies de vacances inter-régionales. «Aujourd'hui, le nombre des enfants bénéficiant de nos activités ne dépasse pas les 1.200 chérubins», renchérit M. Slimani. Ce sont, en gros, les causes du déficit financier qu'endure l'ONET, selon les responsables fraîchement élus à la tête de cette organisation. Pour ce qui est de la gestion de l'ONET, M. Ben Dhaou explique qu'elle était centrée, avant le 14 janvier 2011, sur les directives absolues du président de l'organisation; un président élu directement lors du congrès national de l'ONET. «Actuellement, la gestion de l'ONET s'avère plutôt pluraliste, tout en préservant la tradition des élections et de la présidence et du bureau national. Ce sont les décisions approuvées à la majorité qui passent à la phase de réalisation», souligne M. Ben Dhaou. Le congrès national de l'ONET en date du 2 septembre 2012 s'est achevé sur les élections des nouveaux présidents ainsi que du bureau national de l'organisation. En revanche, le rapport financier n'a pas été homologué sur le champ. «Le rapport financier suscitait des points d'interrogation qui nécessitent d'être éclaircis. Nous avons donc fait appel à un auditeur, M. Sofiène Ben Abid, afin qu'il examine ledit rapport», explique M. Slimani. Il est à noter que le rapport en question porte sur la période située entre le 1er janvier 2008 jusqu'au 30 juin 2012. Un second rapport plus précis car portant sur la période située entre le 1er juillet et le 16 octobre 2012 a été, enfin, admis par les membres de l'ONET. D'un autre côté, et en ce qui concerne l'audit extérieur, les responsables ont fait, effectivement, appel à un audit extérieur dont l'intervention a permis d'obtenir un rapport. Le rapport du commissaire aux comptes, examen limité à l'année 2011, a été élaboré par la société d'expertise comptable, membre de l'Ordre des experts comptables de Tunisie. Quant à l'exemption des quatre ouvriers de leurs fonctions, le président de l'ONET explique qu'il n'est point question de mettre ces ouvriers à la porte mais de suspendre leur travail d'une manière temporaire dans l'attente de les traduire devant le conseil de discipline, et ce, le 19 et le 21 janvier 2012.