Immigration clandestine : Priorité de l'assemblée dans une séance plénière    Les transferts de la diaspora tunisienne dépassent les 2,3 milliards de dinars à fin avril    Ariston Thermo ferme ses portes en Tunisie    Imed Abdennour : 300 cadres paramédicaux ont quitté la Tunisie au premier trimestre de 2024    De San Diego à Oxford : les étudiants du monde entier unis contre la guerre à Gaza    Coupure d'eau potable à Bizerte    Marché de Kairouan: Le prix de la viande de mouton baisse à l'approche de l'Aïd, à 39 dinars le kg (Vidéo)    Tunisie-Niger : Les deux pays appelés à renforcer leur coopération tournée vers l'avenir    Participation de la Tunisie au Sommet de l'Organisation de la Coopération Islamique : La Tunisie assume ses positions sur la question palestinienne    Emigration irrégulière : La Tunisie à la croisée des chemins    Investiture de Vladimir Poutine : Le gouvernement russe démissionne    Le chef de l'Etat reçoit le ministre libyen de l'Intérieur : Rouvrir le passage de Ras Jedir au plus vite    Caisses de Dépôt tunisienne, française, Italienne, marocaine : Quatre caisses de dépôt créent un cadre permanent de concertation    Célébration de la Journée mondiale de l'hygiène des mains : L'hôpital Charles-Nicolle en mode sensibilisation tous azimuts    Réforme du système éducatif : La dimension humaine, ce maillon manquant !    7,8 dinars le kilo de sardine: Les prix des fruits, légumes, viandes et poissons au marché de Kasserine (Vidéo+photos)    Un "camp de solidarité avec G-a-z-a" à l'Université d'Amsterdam    La Tunisie refuse d'être un point de transit ou un lieu d'installation des migrants    Ecoles primaires : Quel avenir pour les postes administratifs vacants ?    Crise migratoire: "La Tunisie ne sera pas un pays de transit", annonce Saïed [Vidéo]    L'EST concède la défaite au Bardo : Il n'y a pas le feu quand même !    Le CSS triomphe à Rades face au CA : Le retour des heures de gloire    Les Clubistes s'écroulent devant le CSS à Radès : Quand le CA s'effondre...    Kais Saied dénonce les agendas cachés des candidats à la présidentielle    Kaies Saied reçoit le ministre libyen de l'Intérieur    Concert « Bissat Errih » par le Chœur et l'Orchestre du Carthage Symphony Orchestra au Théâtre de la ville de Tunis : Le goût de l'authentique    "Strata of Being" de Sana Chamakh au 32 Bis : La cicatrice...    Les Indiscrétions d'Elyssa    Mohamed Ali : nous craignons que le projet de loi sur les associations entrave le travail associatif en Tunisie    ATCT: Plus de 700 cadres recrutés à l'étranger depuis le début de l'année    Météo : Des nuages denses avec pluies éparses l'après-midi    Kaïs Saied: 400 migrants ont été rapatriés lundi vers leurs pays d'origine (Vidéo)    SOMOCER augmente de plus de 80% ses ventes à l'export malgré la baisse de son chiffre d'affaires au premier trimestre    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action «Cinematdour» (Vidéo)    Kaïs Saïed, Ras Jedir, inflation… Les 5 infos de la journée    L'AGO de la Fédération tunisienne de Football fixée au 11 mai    France : Un monument de la Francophonie disparaît, Bernard Pivot est décédé    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action « Cinematdour »    La 3e édition du GATBIKE Challenge autour du site archéologique de Pupput Hammamet    La Kabylie est-elle devenue un nouvel Etat indépendant ? Non    Nouveau record : Voici la plus longue baguette du monde    La Tunisie abrite les championnats d'Afrique de qualification olympique en trampoline    classement WTA : Ons Jabeur conserve son 9e rang    Décès du chanteur et poète tunisien Belgacem Bouguenna    Youssef Elmi démissionne de la présidence du Club Africain    De Descartes à Spinoza et la neuroscience moderne: Evolution des perspectives sur la dualité esprit-corps    Sommet de l'OCI à Banjul : La délégation tunisienne émet des réserves sur les documents de la conférence relatifs à la question palestinienne    La ligne d'or – Narrer l'entrepreneuriat : maîtriser l'art du récit pour inspirer et engager    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Avons-nous fait un saut dans le vide?
Analyse
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 06 - 2013


Par Zouheïr EL KADHI
Plus de 150 partis politiques, plus de 12.000 associations, de nombreuses commissions, hautes et moins hautes. Si nous avions créé autant de PME, cela aurait généré un peu plus de croissance et amorcé une résorption du chômage. Aujourd'hui, le citoyen tunisien se demande qui fait quoi et plutôt qui doit faire quoi. Le combat pour lequel la société s'est révoltée semble s'être très vite transformé en une course à la part de gâteau. Se soucie-t-on vraiment des jeunes chômeurs, des démunis, du désespoir, de la pauvreté ? Les débats se limitent à une seule question, qui est musulman plus que les autres. Résultat : un sentiment assez, voire largement, partagé que tous bougent pour que rien ne change. Mais attention, face à la montée du chômage et la précarité, la résignation n'est guère acceptable. Attendre l'arme au pied que le cycle économique nous offre la reprise ou que les institutions de Bretton Woods nous accordent des crédits semble tout à fait suicidaire.
Aujourd'hui, l'économie tunisienne se trouve paralysée par un climat d'incertitude politique et économique, en témoigne la dernière baisse de la note de la Tunisie par l'agence de rating Moody's. Il est vrai que les enseignements de la révolution ne semblent pas avoir été tirés et les objectifs très vite passés aux oubliettes. Il semble que rien n'ait été appris et le naturel revient au galop. Qu'on se le dise, nous savons tous comment relancer une croissance durable en Tunisie. En permettant à ceux qui veulent créer, risquer et innover de le faire, et donc en réduisant les risques inutiles et les coûts excessifs à le faire. Du côté des risques inutiles, en plus de l'insécurité, il y a la juridiciarisation de la vie économique, l'instabilité des règles ; du côté des coûts, la montagne de papiers, codes, procédures et instances et le tout est accompagné par une fiscalité d'un temps révolu. Que peuvent faire les autorités pour sortir la Tunisie du marasme économique ?
A l'heure actuelle, la pente molle du déclin, même temporaire, nous invite à prendre rapidement conscience des chances perdues et les entrepreneurs ne peuvent pas se résoudre à ce que notre pays, par facilité ou manque de courage, ne se donne pas les conditions de la réforme. La vérité est que notre pays est dans une situation difficile. Il est temps de réagir et nous remettre tous ensemble en question. Nous avons un effort de lucidité important à réaliser, et cela dans à peu près tous les domaines, économiques et sociaux. Soyons honnêtes, nous avons un gros problème d'efficacité économique. Il faut avoir la conviction que s'il faut faire des réformes, c'est certes pour construire mieux à terme mais aussi parce que la situation actuelle n'est pas acceptable. Il convient donc, au plus vite, de redéfinir objectifs et moyens, en les mettant au service d'une politique économique résolument offensive et mobilisatrice. Et tout cela, sans négliger les contraintes que nous impose la conjoncture internationale en matière de hausse des cours des matières premières et de l'énergie.
Bien entendu, les décideurs hésitent devant les actions à prendre, en attendant l'intervention d'experts et l'écriture de rapports. Mais il est urgent de faire sauter ce blocage. Il est courant que les politiques ne se lancent jamais dans des mesures importantes, et ceci pour deux raisons : d'abord parce qu'elles sont impopulaires et surtout parce qu'elles prennent toujours du temps à faire voir leurs effets positifs, commençant toujours par leurs effets négatifs. Mais l'économie est ainsi faite que l'ajustement produit d'abord l'inverse de ce qu'on recherche. Permettre aux entreprises d'embaucher implique de leur permettre d'ajuster plus aisément leurs effectifs, ce qui se traduit d'abord par des licenciements, jusqu'à ce que les profits remontent et que l'embauche reprenne, avec des sociétés plus solides et moins inquiètes d'embaucher, puisque la correction sera plus aisée.
Dans cette perspective, il est important de souligner que notre administration est complètement déconnectée et nécessite une intervention chirurgicale de grande ampleur. Il existe dans notre pays un profond déficit de confiance entre le citoyen et son administration. Le fonctionnaire qui considère l'argent public comme un don du ciel et qu'il est naturel d'en profiter. Le contribuable estime, à raison, qu'il y a trop de gaspillage dans nos administrations, et cherche à éviter de payer les impôts. J'ai aujourd'hui la pleine conviction qu'il faut renouer cette relation de confiance en mettant à la tête de nos administrations une jeunesse dynamique et innovante pour rompre d'une manière quasi définitive avec de vieilles habitudes d'un autre temps.
Malgré quelques soubresauts, la société tunisienne a pleinement conscience de la nécessité de cette réforme et de son urgence. Car pour obtenir quelques points de croissance supplémentaires, il va falloir frapper fort. C'est cela qu'attendent les Tunisiens. Ils en ont assez de petites lois votées entre amis. Ils attendent de vraies réformes structurelles pour relancer l'appareil économique car ils savent que le chômage, hélas, progresse. De telles réformes sont parfois douloureuses. Bien sûr, ce n'est jamais facile à accepter mais si on veut guérir, il y a parfois des opérations douloureuses qui s'imposent.
Nous devons admettre que les habitudes ont changé et nous devons nous adapter. Nous devons avoir la conviction qu'une croissance inclusive et durable pourrait être notre projet de société. Un tel projet nécessite sans doute beaucoup de bienveillance et de volonté pour pouvoir l'atteindre. De toute évidence, si la Tunisie souhaite vraiment parvenir à satisfaire les besoins et les attentes de son peuple, les hommes politiques devraient tirer les bonnes leçons du passé et éviter surtout de répéter les mêmes erreurs.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.