Mahrès, cette ville côtière paisible où il fait bon vivre, constitue ces jours-ci le pôle d'attraction de nombreux mordus des arts plastiques venant de toutes parts, pour admirer les tableaux exposés à la salle qui porte le nom du fondateur du Festival international des arts plastiques, feu Youssef Rekik, ainsi que les travaux qui se déroulent dans les ateliers. Dans les œuvres offertes au regard, il n'y a aucune monotonie dans la matière. La peinture semble n'avoir aucune attache apparente avec le réel. Elle crée de véritables sédiments, chargés d'histoires et d'imaginaire. Khalifa Bradaï de Tunisie a un style abstrait marqué par un balayage chromatique de couleurs ternes et contrastées. Au cours de notre visite aux ateliers, nous avons vu deux tableaux abstraits signés Fatma Hajji, étudiante en arts plastiques à Sfax, où les sensations et les émotions sont illustrées par des formes et des couleurs balayées, laissant libre cours à la lecture. Ali Bergaoui, diplômé de l'Ecole supérieure des arts plastiques de Paris, a réalisé une œuvre semi-abstraite appelée «Patrimoine», à technique mixte (peinture et collage de toile de jute), évoquant un besoin de liberté... Maher Trabelsi, formé au Centre des arts vivants de Radès, a utilisé à son tour cette technique mixte (peinture et collage) pour raconter l'attente. Des silhouettes humaines y sont figurées avec collage d'anciens manuscrits arabes mettant en exergue sa nostalgie du patrimoine. Mourad Abdellaoui, diplômé de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, a, quant à lui, réalisé un diptyque à style abstrait ayant pour thème : «Le dialogue des couleurs». Ses œuvres sont marquées par un fond de gris nuancé, les mouvements y sont d'une gestualité remarquable. Taleb Dweïk de Palestine, diplômé en arts plastiques de la Faculté des arts du Caire, a réalisé une œuvre semi-abstraite sur le thème de la libération de la Palestine. Des silhouettes d'enfants, évoquent les militants contre l'occupation. Cet artiste, né à Jérusalem, est président de la ligue des artistes palestiniens. Parmi les artiste ayant participé aux ateliers, il y a également la Tunisienne Amel Hajjar dont le travail fait allusion au patrimoine. Ses touches expriment une volonté de vivre dans un monde meilleur.