Les JM n'ont pas une grande valeur sportive mais ils ont été l'occasion de dresser un état des lieux de notre sport... Comment évaluez-vous la participation de la Tunisie dans ces Jeux de Mersin? Les derniers Jeux méditerranéens de Mersin étaient pour nous une évaluation après dix mois de travail. Plusieurs réunions ont été tenues avec les fédérations nationales sportives pour évaluer leurs stratégies et leur façon de penser pour la relance de leurs sports respectifs. Ce fut pour nous une étape importante avant les prochains Jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro. En d'autres termes, c'était un jeu de la vérité, un repère pour les élites. Quelles sont les satisfactions, d'après vous? Il y a eu plusieurs satisfactions et des révélations dans cette joute méditerranéenne. L'haltérophilie a été une découverte agréable avec 12 médailles, dont trois or. Les Maouia, Bahloul et consorts ont été impressionnants à Mersin. Il y a aussi, comme toujours, la natation avec notre champion olympique Oussama Mellouli. Il ne faut pas oublier qu'il détient le record des Jeux méditerranéens avec 13 médailles (10 or et 3 argent). Il reste notre locomotive. La pétanque féminine a glané l'or en dépit de la présence de la France et de l'Algérie. La lutte, avec ses jeunes loups, à l'instar du junior Slim Trabelsi, s'est illustrée avec sept médailles (4 argent et 3 bronze). Nos athlètes ont été «bloqués» par les Turcs. C'est un sport qui a beuacoup progressé. Je saisis cette occasion pour remercier tout le staff technique national. Mais il faut qu'il soit encadré par un head coach étranger. Il est fort probable qu'il soit recruté dans les prochains jours. L'escrime a été égale à elle-même. Avec 4 médailles, le bilan est positif. Il n'y a rien à dire. La présence de la jeune Maya Mansouri illustre bien que la DTN pense à l'avenir. Pour un head coach en lutte Le taekwondo qui en est à sa première participation a réussi à monter sur le podium avec une médaille d'argent. Nous avons été très surpris par les performance de nos athlètes qui ont prouvé leurs capacités à surmonter les difficultés et se frayer un chemin en vue du podium. La médaille d'or de Amor Ben Yahia au 3.000 m steeple et le bronze de Wissem Hosni au semi-marathon ont fait oublier les problèmes actuels de la FTA. On aurait pu aussi glaner deux or avec Habiba Ghribi, mais malheureusement elle s'est blessée avant les JM. Dommage! En sport collectif, la palme revient au football, au basket-ball et au volley-ball. Le défi des footballeurs a été gagnant en dépit d'une préparation mitigée. L'exploit du volley-ball est à mettre en évidence. Les basket tunisien passe par une bonne période. La bronze vaut de l'or pour nos basketteurs. «Lounifi ne peut pas gérer seul l'effectif» Mais il y a eu des déceptions de la part de quelques sports et athlètes? Certes, il y a eu des déceptions de quelques sports auxquelles on ne s'attendait pas tel le judo. Avec 1 argent et 3 bronze, ce bilan est négatif, on s'attendait à une très bonne prestation de la part de Houda Miled, Fayçal Jaballah et Nihel Cheikhrouhou. Les protégés de Anis Lounifi ont déçu. Il faut aussi souligner que Anis Lounifi ne peut pas gérer convenablement à lui seul les judokas précités. Il faut qu'il soit aidé par un encadrement technique plus étudié et plus étoffé. Dans le monde du judo mondial, j'ai remarqué que chaque athlète est entraîné par un entraîneur. Je persiste à croire que le judo tunisien a assez d'atouts et de talents pour se racheter. En handball, il est inadmissible de venir à Mersin avec deux sélectionneurs nationaux déjà partants. Il y a eu donc indiscipline, manque de concentration et résultats catastrophiques. Il aurait été plus judicieux de faire appel à Tej, Gharbi et consorts. Les féminines ont réussi leur parcours avec un amalgame de jeunes et anciennes joueuses. Boxe : une catastrophe ! La boxe a été catastrophique. Il y a eu un problème d'encadrement technique, en plus de l'absence d'une stratégie adéquate à cette manifestation. Seul Msakni a sauvé les meubles. Mais c'était trop peu. Les rescapés n'ont pas été à la hauteur. Il faut tout revoir. Le tennis de table avec Adem Hmam et Enzo n'a pas été à la hauteur. Ce fut aussi une grande déception, tout comme le karaté. On s'attendait à des résultats positifs, mais on a été très déçu. En dépit des moyens énormes mis à la disposition du karaté, ce sport n'a eu aucune médaille, c'est inacceptable et inadmissible. Je crois que les causes sont multiples, à savoir l'encadrement technique et la mauvaise ambiance qui règne actuellement au sein du bureau fédéral de la FTK. En natation, nous allons revoir les contrats-programmes de Mathlouthi et Taki Mrabet. On espère voir ces deux nageurs faire mieux. Sarra Lajnaf et Zeineb Khalfallah n'étaient pas à leur niveau. La FTN et la DTN devraient penser à la relève. Et maintenant ? On doit faire le bilan avec toutes les fédérations et inviter les DTN à revoir leur stratégie avant les Jeux olympiques. Mais je dois souligner qu'après ce qu'en on a vu, il est inadmissible que les arbitres tunisiens soient absents dans quelques disciplines. Leur présence est primordiale. L'exemple frappant est celui de Wajdi Bouallègue qui, malgré ses deux médailles de bronze, méritait amplement l'argent. L'absence d'un arbitre tunisien a été fatale à Wajdi qui a confirmé son talent à Mersin.